Oléron Classic Cars, quand la mécanique et l’aéronautique mènent à la 2 CV et à la Méhari
2CV-MCC | 21 février 2020
C’est par pure passion que Richard Bellamy s’installe à son compte en 2012 et crée son garage de voitures anciennes sous le nom d’Oléron Classic Cars. Aujourd’hui, l’entreprise a grandi et grandit encore. Mais son parcours n’est en rien le fruit du hasard. Notre homme s’est petit à petit construit une solide réputation de sérieux et de qualité.
Richard Bellamy a toujours aimé les voitures anciennes et a toujours été attiré par les Anglaises. Tout cela a commencé alors qu’il avait entre huit et dix ans et qu’il bricolait avec son père sur les voitures familiales. Il a aussi très vite développé un véritable intérêt pour les voitures américaines qui ont elles aussi de sérieux arguments pour qui s’intéresse à leur histoire. C’est donc cette passion pour l’automobile, les belles réalisations mécaniques ainsi que les usinages de précision qui le poussent à orienter ses études vers un BEP de mécanique générale. C’est ainsi qu’en 1986, à Saintes en Charente-Maritime, Richard commence sa formation et découvre le tournage, le fraisage et l’usinage. Toutes ces techniques l’intéressent beaucoup, mais il sait déjà qu’il ne passera pas toute sa vie enfermé dans un atelier. Il suit ensuite une formation aéronautique pendant quatre ans puis entre chez Malicaud Atlantique, sous-traitant aéronautique. Là, il réalise des pièces de moteurs à turbine pour la Snecma et Chromalloy mais aussi pour Rolls-Royce et Airbus Industrie. Très vite, la réalisation de ces pièces sur plan lui apporte une certaine frustration. Richard voudrait aussi pouvoir les monter lui-même sur les moteurs et les voir vivre.
A cette époque, il commence à consacrer ses loisirs aux automobiles anciennes. La première est une vieille LN, puis il s’offre une Golf GTI 1600 qui lui procure beaucoup de plaisir même si elle est déjà à l’époque un peu dépassée. Suivent une Triumph Spitfire Mk III de 1967 et sa première Méhari, un modèle Azur de 1983. Lorsqu’il l’achète, elle a été complètement détruite par le sel marin. Elle avait passé toute sa vie à La Tremblade au bord de l’océan. Il l’avait trouvée entièrement démontée et stockée dans un grenier… Un fois finie, celle-ci reçoit une capote entièrement blanche qui lui donne beaucoup d’allure. Sur l’île d’Oléron où il habite, elle est loin de passer inaperçu alors que l’engouement pour ce modèle est à peine naissant. De fil en aiguille, à force de restaurer des voitures puis de les revendre afin, à chaque fois, de s’en offrir une autre plus rare ou plus intéressante à ses yeux, Richard, soutenu par son épouse Bénédicte, décide de franchir le pas en 2012 et se lance professionnellement dans la voiture de collection. Sa société s’appelle Oléron Classic Cars. Il commence modestement et travaille alors chez lui. Restaurant très régulièrement des Méhari, il devient alors Point Relais 2 CV-MCC. Mais, très vite, son sérieux et ses compétences sont très appréciés. Il est impératif pour lui de s’agrandir. Il achète alors un terrain de 600 m2 à Dolus-d’Oléron et fait construire un bâtiment de 300 m2. A l’intérieur, il aménage un local avec boutique de 20 m2 et consacre les 280 m2 restants à l’atelier proprement dit. Il y dispose aussi d’un étage qui lui permet de stocker les pièces neuves telles que plateforme, éléments de carrosserie, électricité, moteurs, etc. Aujourd’hui, il passe une soixantaine de commandes par ans chez nous à Cassis. Depuis le début du mois de février 2020, son épouse travaille avec lui transformant son garage en véritable entreprise familiale. Celle-ci est aujourd’hui articulée autour de quatre activités principales axées sur la 2 CV et la Méhari, la restauration, l’entretien, la location et le gardiennage. Actuellement Richard est aussi en pleine réflexion sur le développement futur d’Oléron Classic Cars et l’orientation à lui donner à l’avenir. Sa renommée dépasse en effet les frontières françaises. L’an dernier, il a par exemple livré deux Méhari au Luxembourg et une en Allemagne. Et on lui en demande aussi un peu partout en France. L’île d’Oléron est décidément une belle vitrine, mais la place y est comptée et il n’est donc pas toujours facile de s’y agrandir !
Trois questions à Richard Bellamy :
– Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « En fait, je suis dans la 2 CV depuis ma naissance. Aussi loin que je m’en souvienne, il y a toujours eu des 2 CV dans ma famille. J’ai ainsi été trimbalé dans des 2 CV pendant toute mon enfance. Il en avait toujours une à la maison. Même mon grand-père en avait une ! En fait, c’est très certainement par lui que tout est arrivé.
Mes parents étaient ostréiculteurs. Mon père, lui, avait une 2 CV AZL qui devait dater de 1957 ou 1958. Elle avait encore l’ancien capot et la fameuse capote longue. Elle était la deuxième voiture de la famille. Il l’utilisait pour aller travailler. Personnellement, je n’ai pas de souvenirs très précis de cette 2 CV mais nous en avons gardé de nombreuses photographies. Elle était sa première voiture. Nous avions aussi une Ami 6 rouge dont, en revanche, je me souviens très bien. C’était la voiture de ma mère. Moi je passais de l’une à l’autre. Et puis, dès que j’ai eu l’âge de conduire, j’ai passé mon permis en 1987, j’ai moi aussi beaucoup roulé en 2 CV. Mon père qui entretenait lui-même ses voitures, m’avait appris leur mécanique avec toutes les spécificités qu’elles comportaient. En fait, c’est de là que tout est parti pour moi. Mes parents sont ensuite longtemps restés fidèles aux petites Citroën pour leur côté pratique et économique à tous points de vue. Ils ont ainsi eu trois autres 2 CV avant de passer à l’Ami 8. Puis, toujours chez Citroën, notre garage a vu se succéder GS, BX, Xantia et C 5. Pour l’entreprise, mon père a aussi utilisé deux Méhari, un C 35, un C 25 et un C 15. Toujours fidèle à la marque, ma mère roule aujourd’hui en C 3 ! »
– Quel est votre modèle préféré ?
– « Dans la famille des bicylindres, j’ai toujours aimé la 2 CV A. Elle est pour moi une voiture extrêmement simple, la plus simple des 2 CV. Avec sa consommation très basse, elle était absolument parfaite par rapport à son coût d’achat et d’entretien. Là aussi tout avait été étudié par Citroën et l’équation n’avait pas été facile à résoudre. Mais, si elle me plaît beaucoup, je n’ai pas forcément envie d’en posséder une aujourd’hui car c’est une voiture particulièrement lente, voire poussive, et je ne suis pas certain d’avoir finalement beaucoup de plaisir à son volant. Maintenant, si j’avais de la place et le temps, je me laisserais bien tenter pour ma retraite. Un des premiers modèles, entièrement peint en gris métallisé, avec l’ovale sur la calandre et la capote longue à petite lunette, me plairait quand même beaucoup. C’est vrai que cette version la plus minimaliste reste un véritable symbole automobile. Par ailleurs, j’ai aussi possédé une Méhari 4 x 4 de 1979 pendant dix ans. Elle portait le numéro de châssis 72, mais je l’ai revendue car je ne m’en servais plus. J’en rachèterais volontiers une si l’occasion se présentait. Par ailleurs, un M 35 à moteur à piston rotatif ou une très belle Ami 6 Berline en parfait état d’origine me plairait aussi beaucoup. »
– Quel est votre meilleur souvenir en petite Citroën ?
– « Question difficile tant j’ai de bons souvenirs en petite Citroën. Il y a par exemple quelques années, j’ai fait un raid au Maroc en Toyota 4 x 4 avec mon épouse et mes deux filles. Un jour, en plein désert, je suis tombé sur un jeune couple, ils avaient tous les deux vingt ans, qui voyageait avec une 2 CV et qui venait de tomber en panne. L’embrayage avait cassé. J’étais en vacances, j’avais avec moi tous mes outils, je leur ai donc proposé mon aide. Aucun des deux n’avait de réelles notions de mécanique. Nous avons donc bivouaqué et dîné avec eux et, pendant la soirée, le garçon et moi avons tout remplacé. Heureusement, leur garagiste leur avait dit avant de partir d’emporter un certain nombre de pièces neuves dont un embrayage complet. Evidemment, faire de la mécanique dans le sable n’est pas toujours facile, surtout lorsque le vent emporte la bâche que vous avez mise sous la voiture. Nous avons perdu un certain temps à chercher les quelques boulons qui étaient posés dessus, mais nous les avons finalement tous retrouvées. Le lendemain, ils ont pu repartir comme si de rien n’était. Ils étaient ravis et nous, finalement, nous avions passé une excellente soirée ! »
Oléron Classic Cars
1, rue Gustave Eiffel
17550 Dolus-d’Oléron
Tél. : 06 04 16 91 53
Mail : oleron.classic.cars@orange.fr
Site : www.oleron-classic-cars.com
Facebook : oleron classic cars