1961-1990, les transmissions des modèles dérivés et des 2 CV ou le riche héritage de l’Ami 6
2CV-MCC | 19 mars 2021Avec l’arrivée de l’Ami 6, Citroën inaugure en 1961 une nouvelle génération de moteurs bicylindres de 602 cm3 mais aussi de nouvelles transmissions dont la caractéristique principale est d’être parfaitement homocinétiques. Ces transmissions vont dès lors équiper aussi toutes les petites Citroën, soit la 2 CV mais aussi tous les modèles dérivés qui viendront dès lors enrichir la gamme du constructeur de Javel.
Dans notre dernière newsletter nous vous avions décrit l’évolution des transmissions des 2 CV depuis le début de la mise en production en juillet 1949 jusqu’à la fin de la production de la 2 CV AZLP avec l’avènement des 2 CV 4 et 2 CV 6 en février 1970. Schématiquement, nous avions sur cette période deux types de transmissions, la transmission hétérocinétique à croisillons simples, montée en série jusqu’en février 1970, et la transmission homocinétique à billes, montée parallèlement, soit en série soit en option en fonction des modèles, à partir de septembre 1965.
Mais, entretemps, Citroën a lancé l’Ami 6 au mois d’avril 1961. La mission de cette nouvelle berline est alors de proposer une voiture de gamme moyenne venant occuper le vide existant alors entre la 2 CV AZLP et l’ID 19. Evidemment, il est hors de question pour elle d’adopter une transmission à croisillons simple du type de celle alors montée sur la 2 CV avec tous les inconvénients qu’elle comporte.
Les Ami 6, la 2 CV AK 350 et leurs trois transmissions, 1961-1969
L’Ami 6 est donc la première des petites Citroën à recevoir un moteur de 602 cm3 et à disposer d’une puissance fiscale de 3 CV. Comme nous l’avons vu, le principe de sa transmission homocinétique à deux croisillons a fait, sur une courte période entre les mois de mai 1959 et de novembre 1960, l’objet d’un montage d’essai en série sur la 2 CV.
– La transmission de premier type, deux versions
Sur l’Ami 6, l’on retrouve naturellement le montage à deux croisillons entre l’arbre de transmission et la fusée mais aussi en sortie de boîte de vitesse, entre l’arbre de différentiel et la mâchoire à coulisse. A chaque fois, les deux croisillons et leur élément de liaison désigné mâchoire double, sont protégés par un soufflet en caoutchouc prenant sur des coupelles en tôle embouties serties sur les fusées, les arbres de transmission, les mâchoires à coulisse et les arbres de différentiels. Leur fixation sur le bord des coupelles est assurée pour chacun par des colliers élastiques en caoutchouc à section en forme de U. Jusqu’au mois d’avril 1966, les fusées possèdent huit cannelures. Passé cette date, elles présentent ensuite 22 dentelures imposant le montage de nouveaux moyeux. Jusqu’en octobre 1967, cette transmission de premier type équipe l’Ami 6 Berline, l’Ami 6 Break (quatre places) et la 2 CV AK 350 (lancée en avril 1963 et dont le châssis et la mécanique hérités de l’Ami 6 font d’elle la version utilitaire de cette dernière). On la trouve aussi sur l’Ami 6 Break Familiale, l’Ami 6 Break Commerciale en montage unique jusqu’en avril 1966 puis après cette date en montage première possibilité.
– La transmission de deuxième type
A partir du mois d’avril 1966, apparaît une nouvelle transmission où chaque demi-arbre est maintenant équipé de deux joints à billes, un en sortie de boîte de vitesse et un au niveau de la fusée. Elle possède elle aussi une fusée à 22 dentelures. On retrouve le classique emmanchement à mâchoire à coulisse à douze cannelures. Cependant, autre nouveauté, la fixation en sortie de boîte de vitesse se fait avec six vis prenant sur l’arbre de différentiel et servant aussi à la fixation des tambours de frein avant. Ainsi, le démontage est des plus faciles. C’en est fini des longues heures passées à désolidariser les sorties de boîte pour remplacer les transmissions. Cette transmission de deuxième type équipe l’Ami 6 Break Familiale et l’Ami 6 Break Commerciale en montage deuxième possibilité dès son apparition en avril 1966. Elle est aussi adoptée par l’Ami 6 Berline et l’Ami 6 Break (quatre places) en monte unique d’octobre 1967 à janvier 1968 puis en monte première possibilité à partir de janvier 1968.
– La transmission de troisième type
Toujours en octobre 1967, apparaît sur la 2 CV AK 350 un troisième type de transmission. Equipée elle aussi de joints à billes elle remplace la transmission de deuxième type dont elle reprend l’architecture générale. Et, comme elle, elle possède une fusée à 22 dentelures. Outre la 2 CV AK 350, elle est aussi montée en deuxième possibilité sur l’Ami 6 Berline et l’Ami 6 Break (quatre places) à partir de janvier 1968 et à partir de février 1968, toujours en deuxième possibilité, sur l’Ami 6 Break Familiale et sur l’Ami 6 Break Commerciale.
Les Dyane et l’Acadiane 1967 – 1987
La première des Dyane, la Dyane 425, sort à la fin du mois d’août 1967. Elle est équipée d’une transmission hétérocinétique de type 2 CV sur les modèles bas de gamme désignés Luxe. Les modèles haut de gamme désignés Confort reçoivent quant à eux en série une transmission à billes qui n’est autre que la transmission de troisième type. Cependant, les modèles Luxe peuvent en être équipés en option.
La Dyane 6 première génération, à moteur de 28 ch, commercialisée de janvier 1968 à janvier 1969, reçoit elle aussi cette transmission à billes de troisième type.
Quant à la Dyane 4, à moteur de 435 cm3, sortie en mars 1968, et la Dyane 6 seconde génération, à moteur de 33 ch et produite de septembre 1968 à juillet 1983, elles reçoivent elles aussi la transmission de troisième type en montage première possibilité. En montage deuxième possibilité, jusqu’à janvier 1975, elles sont équipées de la transmission premier type avec joints à deux croisillons. Ensuite seul le montage première possibilité avec la transmission de troisième type est disponible.
En ce qui concerne l’Acadiane, produite de février 1978 à juillet 1987, elle reçoit la même transmission de troisième type qui équipe alors la Dyane.
La Méhari 1968 – 1987
La Méhari, lancée en 1968 sous le nom de Dyane 6 Méhari, ne reçoit quant à elle qu’un seul type de transmission tout au long de sa carrière. Il s’agit de la transmission à joints à billes de troisième type apparue en octobre 1967 sur la 2 CV AK 350 et adoptée en deuxième possibilité par l’Ami 6 Berline et l’Ami 6 Break (quatre places) à partir de janvier 1968 puis à partir de février 1968, toujours en deuxième possibilité, par l’Ami 6 Break Familiale et l’Ami 6 Break Commerciale.
La transmission de la Méhari 4 x 4 est identique à celle de la Méhari 4 x 2 à l’exception près que, au niveau des fusées, contre la face intérieure du pivot, l’on trouve un petit déflecteur spécifique soudé sur ces dernières.
L’Ami 8 1969 – 1977
Succédant à l’Ami 6, l’Ami 8 se voit dotée d’un équipement en transmission simplifié puisque, quelle que soit sa version, elle reçoit un seul et unique type de transmission tout au long de sa carrière, soit, là encore, la transmission à joints à billes de troisième type apparue en octobre 1967 sur la 2 CV AK 350 puis et adoptée en deuxième possibilité par l’Ami 6 Berline et l’Ami 6 Break (quatre places) à partir de janvier 1968 puis à partir de février 1968, toujours en deuxième possibilité, par l’Ami 6 Break familiale et l’Ami 6 Break Commerciale.
Les 2 CV 4, 2 CV 6, 2 CV AKS 400 et 2 CV AZU 250 1970 – 1990 (1)
En ce qui concerne la 2 CV, nous avions vu dans notre newsletter précédente qu’après la disparition de la 2 CV AZAM Export lors de la sortie de la Dyane à la toute fin du mois du mois d’août 1967, que la seule 2 CV Berline désormais commercialisée, la 2 CV AZLP, recevait en série la transmission hétérocinétique à croisillons et, en option depuis le mois de septembre 1965, la transmission homocinétique de deuxième type à billes. Aussi, depuis cette même date, cette dernière transmission homocinétique équipe en série la 2 CV AZU.
Lorsqu’en février 1970, la 2 CV 4 et la 2 CV 6 remplacent la 2 CV AZLP, elles adoptent en série la transmission à billes de troisième type apparue sur la 2 CV AK 350 en octobre 1967. Quatre mois plus tard, ces nouvelles 2 CV reçoivent en montage deuxième possibilité la transmission homocinétique de premier type à deux croisillons dans sa seconde version à fusée à 22 dentelures apparue au mois d’avril 1966. Ce montage est en vigueur jusqu’au mois de janvier 1975, date à laquelle la transmission à billes de troisième type redevient la seule montée et ce jusqu’à la fin de production en juillet 1990. Donc lorsqu’en juillet 1981, les freins avant à tambour sont remplacés par des freins avant à disque, cela n’entraîne aucune modification sur les transmissions.
En ce qui concerne la 2 CV AKS 400 qui remplace la 2 CV AK 350 au mois de juillet 1970, elle reçoit elle aussi la transmission homocinétique à billes de troisième type apparue sur cette même 2 CV AK 350 en octobre 1967.
C’est d’ailleurs cette même transmission qui équipe à la même époque la 2 CV AZU puis la 2 CV AZU 250 qui la remplace définitivement au mois de septembre 1972.
La 2 CV AKS et la 2 CV AZU 250 conservent alors cette transmission homocinétique à billes de troisième type en montage unique jusqu’à leur remplacement par l’Acadiane au mois de mars 1978.
(1) Pour la 2 CV AK 350, se reporter au paragraphe qui lui est ici consacré ainsi qu’aux Ami 6.