GARAGE BERNARD DEPANNAGE A TOULOUSE, UNE ENTREPRISE FAMILIALE ET UNE INTENSE PASSION POUR LA MEHARI !
2CV-MCC | 25 avril 2022Les Petites Citroën ont toujours fait partie de la vie de Bernard Grand. Lorsqu’il était enfant dans le Tarn, ses parents avaient une 2 CV grise et, aussi loin que remonte sa mémoire, il se souvient avoir toujours été passionné de mécanique. Et cette voiture qui ne ressemblait à aucune autre a très tôt suscité sa curiosité.
Quand Bernard a 12 ans, sa famille s’installe à Villemur-sur-Tarn en Haute-Garonne. Deux ans plus tard, il commence son apprentissage à Villebrumier, juste à côté, au sein du garage Proto. C’est alors un petit garage toutes marques indépendant comme l’on en trouve alors plein en France en cette toute fin des Années soixante-dix. Là, il découvre la mécanique générale. Evidemment, ce qui lui plaît le plus est d’intervenir sur les Citroën à moteur bicylindre. A cette époque, les 2 CV et les Méhari sont courantes, surtout en milieu rural. Très vite, elles n’ont plus de secret pour lui. Des travaux les plus basiques, il est passé aux interventions les plus techniques. Mais il s’agit là essentiellement d’opération d’entretien. A l’époque, ce sont des voitures de tous les jours, et il n’y a donc pas de restauration comme on peut en faire aujourd’hui. Après trois ans en tant qu’apprenti puis un an en tant qu’ouvrier, il part pour la Drôme faire son service militaire à Montélimar dans les transmissions. Il est mécanicien-dépanneur et passe son permis poids lourds. Il répare aussi des Méhari en quantité ! A la fin de l’année 1986, libéré des obligations, il rentre dans une entreprise de dépannage-remorquage à Toulouse en tant que chauffeur-dépanneur et mécanicien automobile. Il y exerce ce métier pendant plus de vingt ans jusqu’en 2007 et change deux fois d’employeur. C’est à cette époque que son frère Christian achète une Méhari, un modèle de 1969. Elle est à l’état de quasi-épave bien que presque complète. Avec une seconde, ils en reconstruisent une parfaitement roulante sans acheter une seule pièce. La voiture est essentiellement destinée à leur père, mais Bernard en prend le volant chaque fois que l’occasion se présente. Avec elle, il met le doigt dans l’engrenage. Pour lui ou pour des amis, il commence à restaurer et reconstruire des Méhari. Mais ça n’est qu’une passion et jamais il n’aurait imaginé à l’époque en faire une véritable activité professionnelle.
Puis, en 2007, Bernard décide de se mettre à son compte dans le dépannage et la réparation automobile. Il s’installe alors à Toulouse. Ses débuts sont un peu hors du commun car il projette dans un premier temps de racheter une entreprise existante. L’affaire ne se faisant pas, il crée donc sa propre entreprise mais, finalement, peu de temps après, la vente de l’entreprise qu’il voulait racheter peut être conclue… Il reprend ainsi ses agréments, ses tours de dépannage et son fichier clients.
Le Garage Bernard Dépannage occupe aujourd’hui un bâtiment de 500 m2 dont 50 en mezzanine et dispose d’une surface extérieure de 1 500 m2. Quatre personnes y travaillent en permanence. Il y a Sabrina, sa fille, en charge de tout le secrétariat, son mari Guillaume Astoul, chauffeur-mécanicien, et en charge de l’activité dépannage, ainsi que Marc Ger, lui aussi mécanicien, qui s’occupe de la mécanique générale et qui vient en renfort pour épauler Bernard lorsque c’est nécessaire dans l’activité bicylindres. Bernard, quant à lui, se consacre bien sûr le plus possible aux Méhari qu’il affectionne tout particulièrement. Sinon, il fait de tout au gré des besoins et des urgences. Construite il y a trois ans pour cela, toute la mezzanine est consacrée aux Méhari. Elle accueille tout aussi bien le stock de pièces détachées neuves et d’occasion que l’atelier proprement dit. Tout y a été conçu et aménagé pour travailler le plus confortablement possible. Lorsque les voitures sont finies, elles sont redescendues pour être livrées.
Aujourd’hui, Bernard aimerait se consacrer à plein-temps aux Méhari et souhaite désormais dissocier ses deux activités tout en se rapprochant de chez lui où il a toute la place pour monter un atelier qui leur sera spécifiquement dédié. Il laisserait ainsi le dépannage et la mécanique générale à sa fille et à son gendre. Il y a de la demande en matière de Méhari et Bernard a de plus en plus de difficultés à y répondre comme il faudrait. Il a aujourd’hui en permanence cinq à six Méhari en attente… Rien que sur Toulouse, il compte au minimum 35 clients Méhari. Il y en a même qui viennent d’Espagne, avec de véritables épaves qu’il reconstruit entièrement. Malgré la distance, ils les lui confient aussi ensuite pour le gros entretien et les réparations. Sa réputation dépasse maintenant les frontières de l’Hexagone. Actuellement, notre ami doit prochainement réceptionner une Méhari en provenance de Crête… Excusez du peu !
Trois questions à Bernard Grand
Interview expresse :
● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Personnellement, je préfère largement la Méhari. J’en ai toujours été un grand fan. Je ne suis pas autant attiré par la 2 CV, même si c’est un modèle que j’aime bien. Avec son look unique de petite Jeep, la Méhari symbolise pour moi la liberté. Rouler en Méhari est une chose exceptionnelle, et Dieu sait pourtant que je conduis par ailleurs des voitures bien plus belles et bien plus prestigieuses… Elle offre la possibilité de rouler partout. Avec la mienne, je vais à la pêche, je transporte du fourrage. Je fais tout, c’est une voiture universelle ! On peut tout faire avec. On peut aussi bien l’utiliser pour aller chercher le pain que pour aller au bout du Monde. J’apprécie beaucoup sa modularité. Elle est aujourd’hui devenue une voiture ancienne, une véritable voiture de collection. Mon frère Christian est aussi est un inconditionnel de la Méhari. En fait nous nous sommes entraînés l’un l’autre dans cette passion. Nous avons attrapé le virus ensemble et, bien sûr, nous l’entretenons régulièrement. A l’origine, il y a eu une opportunité d’avoir cette Méhari de 1969, et c’était finalement aussi une petite part de hasard même si la passion est tout de suite venue. J’ai beau en refaire dix, quinze, vingt, je ne m’en lasse jamais. Chaque voiture, chaque chantier est unique. Ce n’est jamais pareil ! »
● Quel est votre modèle préféré ?
– « En ce qui concerne la Méhari, j’aimerais bien me trouver une belle Méhari Azur, une vraie. J’ai aussi ma Méhari de 1969 que je rêve de remettre d’origine un jour prochain. C’est celle que nous avions refaite pour mon père avec deux voitures. Et puis, une Méhari de 1969, c’est aujourd’hui devenu un modèle rare avec quelques spécificités intéressantes. Elle commence à être très recherchée par les collectionneurs. Il me manque quelques pièces peu courantes comme la face avant mais sinon j’ai presque tout. Pour la 2 CV, j’aime beaucoup la 2 CV France 3. J’aimerais bien en avoir une. C’est une 2 CV 6 jolie, très élégante, avec une décoration très originale et sobre faite uniquement de motifs bleu sur fond blanc. Mais c’est aussi une voiture qui roule bien avec son moteur de 3 CV et ses freins avant à disque. Elle reste très moderne en matière d’agrément de conduite. Pour moi, elle évoque l’été et les vacances au bord de la mer. Sinon, j’ai aussi un faible pour la 2 CV Dolly Jaune Rialto et Rouge Delage, un modèle qui a été proposé pour la deuxième série en septembre 1985 et reconduit pour la troisième en mars 1986. J’en ai refait une récemment. Et c’est d’ailleurs une des seules 2 CV que j’ai restaurée de A à Z. Je l’ai faite pour un ami qui a aussi une Méhari. Il y a des modèles de 2 CV plus ou moins courants. La 2 CV c’est un peu plus compliqué de s’y retrouver que pour la Méhari. Il y a quand même eu 41 ans de production, quatre cylindrées de moteur différentes et cinq séries spéciales ou limitées dont certaines avec plusieurs versions…. »
● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir, c’est certainement lorsque j’ai fini de refaire ma première Méhari et que nous sommes allés nous promener avec en famille. C’était en été. Nous sommes partis de Villemur pour rejoindre le plateau de Beille en Ariège. Mon père était au volant. Lui aussi n’était pas spécialement fana de Méhari au départ. C’était surtout pour lui une voiture que nous utilisions à la maison de campagne. Ce premier périple était la toute première sortie de la Méhari. Nous étions trois dans la Méhari avec un ami. Notre trajet empruntait uniquement les petites routes départementales, en passant par la vallée de la Lèze pour profiter des paysages. On avait eu un temps superbe. Nous avions ainsi fait 150 kilomètres avec le but d’aller voir passer le Tour de France. C’était il y a vingt ans. C’était vraiment un beau “moment de famille”. Mon frère Christian était venu aussi avec une autre voiture. Nous avions pris tout le matériel de camping et avions dormi sur place sous la tente tout le week-end. C’était un moment de passion partagée. Ma mère nous avait rejoints sur place. D’ailleurs, aujourd’hui, elle a 85 ans et conduit toujours cette Méhari. »
Garage Bernard Dépannage
52, impasse de La Glacière
31200 Toulouse
Tél. : 05 62 72 14 46
Mail : bernardgrand@orange.fr
Site : www.bernard-depannage-toulouse.fr
Facebook : facebook.com/BernardDepannage/