GARAGE Milli AUTOMOBILE à PARAY-LE-MONIAL, plus d’un siècle de passion pour la marque aux deux chevrons
2CV-MCC | 24 octobre 2023Cela fait 103 ans cette année que l’histoire de la famille de Jean-Claude Milli est passionnément attachée à celle de Citroën. Depuis trois générations leurs destins sont liés à travers les décennies. Aujourd’hui Milli Automobile a quitté son statut de réparateur agréé pour se consacrer uniquement, mais toujours avec la même passion, à la réparation et à la restauration des 2 CV et des Méhari.
C’est Louis Bouton, le Grand-Père maternel de Jean-Claude Milli, qui, le premier de sa famille se lance dans l’aventure Citroën. Alors que le constructeur aux deux chevrons a débuté sa production automobile en 1919, il décide dès 1920 de signer avec lui un contrat pour ouvrir une agence à Gueugnon en Saône-et-Loire. A cette époque, le premier réseau Citroën était en plein balbutiements et c’était le tout récent concessionnaire Ferret installé à Mâcon qui se chargeait de le développer localement. L’affaire prospérant, un mécanicien répondant au nom de Raymond Milli est embauché au garage Bouton. Là, il fait la connaissance de la fille de son patron, Paulette Milli, qui est alors en charge de tout le secrétariat de l’affaire familiale. Et vous devinez la suite… Les deux amoureux finissent par se marier puis, le moment venu, reprennent à leur compte l’agence Citroën. A partir de 1955, année de la sortie de la DS, Raymond Milli se spécialise dans l’hydraulique et accroît ainsi considérablement sa clientèle. Ayant toute compétence pour les entretenir, il vend aussi de très nombreuses DS et ID dans tout le département. Lorsque Louis Bouton décède en 1961, l’entreprise est en pleine expansion. Sa renommée est telle qu’en 1966, l’agence Citroën se voit attribuer le statut de concession. A cette époque, il a été décidé de transformer toutes les grosses agences en concessions. Elle le reste jusqu’en 2006, année du décès de Raymond Milli, pour redevenir une agence ou plutôt réparateur agréé puisqu’entre-temps, l’appellation a changé…
Jean-Claude Milli vient au monde en 1961. Et, bon sang ne saurait mentir, très vite, il montre une véritable passion pour l’automobile et la mécanique. Sa voie est toute tracée ! Il apprend évidemment le métier auprès de son père puis, Citroën ayant monté ses fameuses ETPC (Ecole technique privée Citroën) pour la formation des jeunes apprentis, il part pendant deux ans en tant que pensionnaire, de 1978 à 1980, suivre les cours de celle de Caen en Normandie. Ensuite, les élèves diplômés étant embauchés dans les diverses succursales Citroën dans toute la France, Jean-Claude se retrouve à la fameuse concession de la rue Mozart dans le XVIe arrondissement à Paris. Située non loin du quai de Javel, celle-ci travaille en lien avec le siège et a à ce titre une clientèle et une activité un peu particulières. Celle-ci assure entre autres l’entretien de nombreux taxis mais aussi de la flotte de l’ORTF voisine, des voitures de l’Elysée ou encore de GS Birotor et de SM toujours en circulation. C’est aussi dans cette concession que sont établis les barèmes de temps utilisés dans tout le réseau pour les facturations. Son équipe travaille par ailleurs avec Rémy Julienne. Elle prépare ainsi les fameuses 2 CV jaunes à mécanique d’Ami Super pour le film de James Bond Rien que pour vos yeux, ou encore la GSA avec le fameux tapis rouge pour la publicité intitulée Elle refait la route.
Jean-Claude part ensuite faire son service militaire à Dijon eu 602e RCR (régiment des circulations routières) où, pendant un an, la Méhari fait partie de son quotidien. Libéré, il se rapproche de chez lui et intègre la fameuse concession lyonnaise de la rue de Marseille construite de 1930 à 1932. Il y reste un an et se forme à la réception atelier. Il rejoint ensuite la concession familiale à Gueugnon pour succéder à son Père qui souhaite prendre sa retraite. Peu de temps après, Jean-Claude s’installe à Paray-Le-Monial, célèbre ville de pèlerinage située à 30 km de Gueugnon et qui, surtout, compte 10 000 habitants l’hiver mais en totalise plus de 40 000 l’été ! Devenu réparateur agréé en 2006, le garage de Jean-Claude Milli qui est Point Relais depuis une vingtaine d’années, a compté jusqu’à 27 salariés ! Mais, depuis avec l’approche de la retraite et les nouvelles dispositions mises en place par le groupe Stellantis, notre ami a volontairement et progressivement réduit son activité. Aujourd’hui, le garage Milli Automobile ne compte plus que trois personnes, un mécanicien, Jean-Claude et son épouse Marguerite. Avec beaucoup de plaisir et de passion, celui-ci se consacre désormais à la réparation et à la restauration de 2 CV et de Méhari. Il conserve ainsi son garage de 900 m2 avec son imposant hall d’exposition à charpente de bois lamellé-collé pouvant accueillir 15 voitures et qui fait aujourd’hui encore sa fierté. Grand collectionneur de la marque Citroën devant l’Eternel, Jean-Claude peut ainsi continuer à profiter pleinement de ses voitures mais aussi transmettre sa passion à ses deux petits-fils Auguste et Eugène.
Trois questions à Jean-Claude Milli
Interview expresse :
● Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « Mon Grand-Père puis mon Père étant agents Citroën, vous pensez bien que j’ai toujours été dans la 2 CV. Depuis ma naissance en 1961, année de la sortie de l’Ami 6, elle ne m’a pas quitté. Je les ai toutes connues. Parmi mes jouets préférés, dans ma chambre, j’avais un volant en fer de 2 CV. J’ai joué avec pendant des heures ! J’étais toujours fourré au garage pour aller voir mon Père travailler. La mécanique automobile fait partie de ma vie depuis toujours. Je l’ai apprise en même temps que j’ai appris à écrire et à compter ! Et puis j’en ai vu passer au moins des centaines de 2 CV au garage. Entre celles que l’on vendait neuves ou d’occasion et celles qui venaient en réparation, il y avait de quoi faire. Avant ma naissance, ma Mère partait à Paris, à l’usine de Javel, pour aller chercher les 2 CV neuves que nous vendions. Elle faisait du stop jusqu’à Digoin où elle prenait le train de Paris. Elle partait après sa journée de travail et revenait par la route. Une fois, la capote s’est arrachée en plein orage. Elle est arrivée au garage, mais avec une 2 CV neuve complètement inondée ! »
● Quel est votre modèle préféré ?
– « Voilà une question à laquelle il est bien difficile de vous répondre ! Pour la 2 CV comme pour les Modèles Dérivés, j’aurais tendance à dire que tout est intéressant. Vous savez, toutes ces Citroën ont été développées à partir de la même base mécanique. Elles ont ainsi entre elles un lien de parenté extrêmement fort. Pour ma part, le collectionneur de Citroën que je suis, en possède bien sûr quelques-unes. J’y suis particulièrement attaché. J’ai par exemple une 2 CV 6 Charleston de 1990, une des dernières que j’ai vendues neuves à l’époque et que j’ai eu la chance de pouvoir racheter ensuite. J’ai aussi une rare 2 CV France 3, la fameuse 2 CV entièrement blanche avec ses grandes vagues bleues. J’ai aussi deux Méhari 4 x 4, une à voie large que j’ai entièrement restaurée récemment et une autre, normale, qui est actuellement en attente mais dont je compte bien m’occuper prochainement. Dans mes projets, j’ai aussi la restauration d’une 2 CV AZU de 1961, mon année de naissance. Elle est particulièrement saine même s’il y a un peu de tôlerie et je pense que je vais elle aussi la restaurer entièrement. Je vais le repeindre avec une publicité à l’ancienne aux couleurs de l’époque du Garage Milli. »
● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir en petite Citroën n’est pas le plus récent. Cela remonte à l’époque où j’étais pensionnaire à l’ETPC de la concession de Caen. Je roulais alors en Dyane Rouge Géranium. En un week-end, lorsque je rentrais chez moi à Gueugnon, je faisais quand même un peu plus de 1 200 km avec elle. Autant vous dire que je ne la ménageais pas et que l’accélérateur était tout le temps à fond. Je savais bien qu’à ce rythme, elle risquait un jour de me faire faux bond sur la route. J’avais donc tout prévu et j’emportais toujours avec moi mon outillage et quelques pièces neuves au cas où. Et un jour est arrivé ce qui devait arriver. Le moteur a serré ! Je me suis donc retroussé les manches et, sur le bord de la route, j’ai sorti mes outils et j’ai déposé les deux culasses pour remplacer chemises et pistons. Et je suis reparti comme si de rien n’était ! Heureusement la Dyane n’était pas trop vieille et j’ai pu démonter sans trop de difficultés les ailes avant. Je devais avoir à l’époque seulement 18 ou 19 ans, mais c’était le genre d’opération que je connaissais sur le bout des doigts et qui ne me faisait vraiment pas peur du tout ! »
Garage Milli Automobile
ZA Le Champ Bossu
71600 Paray-Le-Monial
Tél. : 03 85 88 88 21