GARAGE MECA SERVICES 44 A SAINT-ANDRE-DES-EAUX, TRAVAILLER SERIEUSEMENT SANS POUR AUTANT SE PRENDRE AU SERIEUX
2CV-MCC | 23 avril 2025Le père de Frédéric Ellul qui a toujours travaillé dans l’automobile, occupe successivement divers postes de pompiste en Région Parisienne. C’est encore l’époque où l’on sert les clients et où les stations service assurent aussi les vidanges et les graissages des voitures. Il est d’abord installé à Fontainebleau où passe la mythique Nationale 7, puis en Bretagne dans les environs de Quimperlé dans le Finistère.
C’est ainsi que Frédéric, né en 1968, grandit à la campagne avec ses deux frères aînés. Ces deux derniers étant très bricoleurs, et plutôt doués, ils commencent par faire de la mécanique sur leurs vélos puis sur leurs Mobylette. Très jeune, notre ami qui les accompagne, se retrouve avec des outils en main. En 1975, ses parents décident de s’établir à leur compte. Ils vendent pour cela leur maison et achètent une station-service qui fait aussi garage. Située à Montoire-de-Bretagne sur un grand axe à la sortie de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, elle est installée des deux côtés de la chaussée. Le garage est un garage familial dans tous les sens du terme puisque ses deux frères travaillaient pour leurs parents. Frédéric a accès à l’atelier en permanence et, naturellement, il suit le parcours de ses aînés avec vélos puis Mobylette…
En 1980, la crise pétrolière et la concurrence naissante des supermarchés ayant rendu les affaires difficiles, la station service est revendue et la famille Ellul revient habiter à Saint-Nazaire. Frédéric se destine alors à son tour à la mécanique automobile et passe successivement un CAP puis un BEP mais, bizarrement, s’oriente vers d’autres secteurs. La mécanique le passionne, mais l’univers du garage automobile beaucoup moins… Il veut découvrir autre chose et, à cette époque, il roule déjà en 2 CV. Sa première 2 CV est une 2 CV 4 du début des Années soixante-dix achetée en 1987. Il travaille à Nantes dans une entreprise spécialisée dans les engins de manutention portuaire, puis dans le domaine du poids lourds et dans celui de l’industrie à Pontchâteau. Il y reste un peu plus de dix ans jusqu’à ce qu’il profite d’un plan social, conséquence de la crise de 2008, pour partir volontairement et créer son entreprise. C’est à ce moment qu’il s’installe à Saint-André-des-Eaux entre Guérande et Saint-Nazaire. Il commence en mars 2011 et fait alors de l’entretien et de la réparation automobile à domicile avec un camion-atelier. Très vite, il réalise que cette formule n’est pas toujours facile face aux caprices de la météo. Dès juillet 2012, il loue un bâtiment dans la zone d’activités des Pédras à Saint-André-des Eaux pour travailler plus confortablement et plus régulièrement.
L’Affaire se développant, en 2015, notre ami achète un terrain dans la même zone d’activités et fait construire un bâtiment de 330 m2 au sol. Toute la semaine, il travaille alors sur les voitures modernes des clients et, le samedi, il s’occupe de ses voitures anciennes, dont quelques 2 CV, ou de celles de quelques amis. Ce jour-là, il est en « mode loisir » mais, petit à petit, les collectionneurs des environs se donnent rendez-vous à son garage. Au début, ils viennent juste pour voir et échanger. A cette époque, avec un ami, Frédéric refait entièrement le moteur d’une Ferrari Testarossa. L’opération suscite bien des curiosités et le bouche-à-oreille fonctionne très vite. C’est ainsi qu’il est progressivement amené à travailler sur de plus en plus de voitures anciennes et qu’il lui faut encore s’agrandir. En 2018, il construit un second bâtiment, de 300 m2, où il installe tout un atelier de carrosserie. Il travaille alors avec un apprenti-mécanicien et embauche pour l’occasion un responsable carrosserie, puis un second avant la fin de l’année tant l’activité tourne bien. Aussi, afin de se libérer du temps, il embauche une secrétaire pour l’accueil car de plus en plus de véhicules entrent au garage. Il fait alors de la restauration toutes marques, mais les 2 CV et les Méhari sont largement majoritaires. C’est ainsi qu’à la fin de l’année 2023, il intègre le réseau Point Relais du 2CV-Méhari Club Cassis.
La restauration et l’entretien des voitures de collection occupent alors à plein temps un mécanicien et un carrossier. En tout, elles représentent aujourd’hui quatre-vingt-dix pour cent
de l’activité du garage. Mais il y a bien sûr des entorses. Frédéric continue en effet à s’occuper de voitures modernes. Il s’agit soit des voitures de ses premiers clients, soit de celles de ses clients collectionneurs. Il serait malvenu de les refuser ! Il est vrai que chez Méca Service 44, la relation avec les clients est particulière. Si le vouvoiement est de rigueur, dans un premier temps, la passion faisant, le tutoiement le remplace bien vite. D’ailleurs, il n’est pas besoin de prendre rendez-vous. Les habitués savent qu’il suffit de passer à Saint-André-des-Eaux
et que l’accueil est toujours très convivial. A deux reprises dans l’année, il est d’ailleurs organisé, une promenade dominicale où chacun vient avec sa voiture et son pique-nique. Départ à dix heures et retour à dix-huit heures ! Entre les deux, ce n’est que passion, partage, complicité et moments chaleureux. Frédéric et son équipe participent aussi à divers salons. Là encore, le but premier est de créer du lien et de passer un bon moment avec les clients. La devise de Frédéric et de son garage peut se résumer ainsi : « quand on exerce un métier et qu’on aime le faire, on a la capacité de le faire sérieusement sans pour autant se prendre au sérieux ! ». Toujours avec le souci de répondre aux demandes de ses clients, Frédéric a créé parallèlement un service de conciergerie baptisé Car-Sitting qui consiste à prendre en charge leurs voitures pendant la basse saison et faire en sorte qu’elles puissent être parfaitement opérationnelles à tout moment. Elles sont ainsi maintenues en parfait état de marche, révisées, nettoyées et passées au contrôle technique si besoin. Leur batterie étant toujours chargée et leurs pneus gonflés, elles sont à la disposition de leurs propriétaires quand bon leur semble tout au long de l’année !
L’équipe de Méca Service 44 se compose aujourd’hui de six personnes. Steve, le responsable de la carrosserie, est assisté par Steven qui l’a rejoint depuis moins d’un an et qui est en formation. Pour la mécanique, il y a Hervé qui a une quarantaine d’années d’expérience et qui travaille avec Frédéric. Ils sont accompagnés par Enzo actuellement en apprentissage. L’accueil et le secrétariat sont quant à eux assurés par Régine qui a toujours travaillé dans le domaine de l’automobile. Chaque année, une dizaine de voitures, en moyenne, sort des ateliers. Il y a celles des clients, bien sûr, mais il y a aussi des voitures qui sont restaurées pour le compte du garage et qui sont ensuite proposées à la vente. Dans les deux cas, l’équipe s’efforce d’obtenir le plus haut niveau de qualité possible, même si chaque voiture est unique et les travaux nécessaires toujours différents tant en matière de mécanique que de carrosserie. Aujourd’hui, Frédéric n’a pas vraiment de projet de développement pour son entreprise. Non seulement la conjoncture n’est pas des plus favorables, mais, surtout, il considère qu’il a atteint un équilibre parfait à ses yeux. Son équipe fonctionne bien et selon ses capacités. Techniquement, pour se développer, il faudrait embaucher, agrandir et vraisemblablement déménager… Cela demanderait finalement beaucoup d’investissement alors qu’actuellement, tout est bien calibré. La charge de travail est on ne peut plus adaptée à la structure. On ne touche pas à une mécanique qui marche !
Trois questions à Frédéric Ellul
Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « La 2 CV me plait avant tout pour ses lignes. Quand on la compare aux modèles contemporains et concurrents, surtout la R 3 et la R 4, elle a vraiment quelque chose en plus ! Elle plait tellement aux gens avec ses lignes tout en rondeurs. Elle est aussi amusante. On peut tout faire avec elle, couleurs, personnalisation ou collection. Toutes les 2 CV ont quelque chose d’intéressant, toujours ! Un autre aspect, et c’est purement un avis professionnel, elle est techniquement unique. Parfois, je me mets à la place des ingénieurs du bureau d’études Citroën qui l’ont conçue. Il y a des idées qui ont été mises en œuvre qui sont encore aujourd’hui d’une efficacité parfaite. Pas besoin de sophistication. C’est simple et ça fonctionne ! C’est toujours aussi pratique plusieurs décennies plus tard. C’est cette même simplicité qui permet aux particuliers qui se lancent dans des restaurations, de mener à bien leurs projets. C’est une voiture tout à fait “possible” si l’on est un peu curieux, un peu débrouillard ! »
Quel est votre modèle préféré ?
– « J’ai toujours eu une préférence pour les 2 CV d’avant 1960. J’ai une 2 CV AZLP de 1958 mais je possède aussi une 2 CV 6 de 1986 à conduite à droite qui vient de Grande-Bretagne. J’ai racheté la 2 CV AZLP à un vieux mécanicien qui l’entretenait depuis qu’elle était neuve. Elle appartenait à une authentique comtesse qui la lui avait donnée en héritage. Elle ne s’en servait que pendant les trois mois d’été. Il comptait la refaire pour lui une fois à la retraite, mais les années ont passé et il a finalement décidé de la revendre en l’état. Elle n’avait pas 80 000 kilomètres. J’ai refait la sellerie, remplacé la capote et mis quatre pneus Michelin neufs. J’ai fait les vidanges du moteur et de la boîte de vitesse et réglé les freins. Je roule ainsi avec depuis sept ans. Quant à la 2 CV 6 à conduite à droite, j’en voulais une depuis longtemps. Je l’ai trouvée sur Internet. Le vendeur l’avait achetée à sa voisine britannique qui l’avait emmenée avec elle lorsqu’elle s’était installée en France. Il l’avait démontée pour la refaire et je l’ai achetée en pièces détachées… Je l’ai terminée l’an dernier. J’aime beaucoup me promener avec. Conduire en France avec le volant à droite n’est pas aussi compliqué que l’on peut croire ! »
Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon Père roulait en 2 CV. Il avait racheté à la Poste de Saint-Nazaire une 2 CV Berline en six volts de 1961 ou 1962. Elle était de couleur jaune Poste et avait des essuie-glaces électriques. Mais je ne me souviens plus si c’était un montage d’origine ou l’équipement accessoire que la Poste montait alors sur ses 2 CV Camionnettes. En revanche, je n’oublierai jamais le périple que j’ai fait avec. Mon Père me l’avait prêtée pour partir en voyage le 21 juin 1988, le lendemain de l’obtention du permis de conduire d’Emmanuelle, ma future épouse qui m’accompagnait. En n’empruntant que petites routes, nous sommes allés jusqu’à Vichy. Et, au passage, nous nous sommes arrêtés à Saumur pour prendre deux amis et leurs bagages. Tous titulaires du Bafa (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur), nous allions encadrer un camp d’été de jeunes pendant trois semaines en juillet. A quatre dans cette vieille 2 CV chargée de nos affaires, à 70 kilomètres à l’heure maximum, nous n’allions pas vraiment vite… Sous la pluie, la visibilité n’était pas très bonne malgré les essuie-glaces électriques, mais nous sommes arrivés à bon port sans encombre. Au retour tout s’est bien passé aussi. Mais, à seulement quelques kilomètres de la maison, lorsque j’ai voulu faire un dernier plein, la batterie a rendu l’âme et il a été impossible de repartir sans la remplacer ! »
Coordonnées :
Méca Services 44
ZA des Pédras
33, rue des Ménos
44117 Saint-André-des-Eaux
Tél. : 02 51 73 04 83
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