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GARAGE MECA SERVICES 44 A SAINT-ANDRE-DES-EAUX, TRAVAILLER SERIEUSEMENT SANS POUR AUTANT SE PRENDRE AU SERIEUX

2CV-MCC | 23 avril 2025

Le père de Frédéric Ellul qui a toujours travaillé dans l’automobile, occupe successivement divers postes de pompiste en Région Parisienne. C’est encore l’époque où l’on sert les clients et où les stations service assurent aussi les vidanges et les graissages des voitures. Il est d’abord installé à Fontainebleau où passe la mythique Nationale 7, puis en Bretagne dans les environs de Quimperlé dans le Finistère.

C’est ainsi que Frédéric, né en 1968, grandit à la campagne avec ses deux frères aînés. Ces deux derniers étant très bricoleurs, et plutôt doués, ils commencent par faire de la mécanique sur leurs vélos puis sur leurs Mobylette. Très jeune, notre ami qui les accompagne, se retrouve avec des outils en main. En 1975, ses parents décident de s’établir à leur compte. Ils vendent pour cela leur maison et achètent une station-service qui fait aussi garage. Située à Montoire-de-Bretagne sur un grand axe à la sortie de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique, elle est installée des deux côtés de la chaussée. Le garage est un garage familial dans tous les sens du terme puisque ses deux frères travaillaient pour leurs parents. Frédéric a accès à l’atelier en permanence et, naturellement, il suit le parcours de ses aînés avec vélos puis Mobylette…

En 1980, la crise pétrolière et la concurrence naissante des supermarchés ayant rendu les affaires difficiles, la station service est revendue et la famille Ellul revient habiter à Saint-Nazaire. Frédéric se destine alors à son tour à la mécanique automobile et passe successivement un CAP puis un BEP mais, bizarrement, s’oriente vers d’autres secteurs. La mécanique le passionne, mais l’univers du garage automobile beaucoup moins… Il veut découvrir autre chose et, à cette époque, il roule déjà en 2 CV. Sa première 2 CV est une 2 CV 4 du début des Années soixante-dix achetée en 1987. Il travaille à Nantes dans une entreprise spécialisée dans les engins de manutention portuaire, puis dans le domaine du poids lourds et dans celui de l’industrie à Pontchâteau. Il y reste un peu plus de dix ans jusqu’à ce qu’il profite d’un plan social, conséquence de la crise de 2008, pour partir volontairement et créer son entreprise. C’est à ce moment qu’il s’installe à Saint-André-des-Eaux entre Guérande et Saint-Nazaire. Il commence en mars 2011 et fait alors de l’entretien et de la réparation automobile à domicile avec un camion-atelier. Très vite, il réalise que cette formule n’est pas toujours facile face aux caprices de la météo. Dès juillet 2012, il loue un bâtiment dans la zone d’activités des Pédras à Saint-André-des Eaux pour travailler plus confortablement et plus régulièrement.

L’Affaire se développant, en 2015, notre ami achète un terrain dans la même zone d’activités et fait construire un bâtiment de 330 m2 au sol. Toute la semaine, il travaille alors sur les voitures modernes des clients et, le samedi, il s’occupe de ses voitures anciennes, dont quelques 2 CV, ou de celles de quelques amis. Ce jour-là, il est en « mode loisir » mais, petit à petit, les collectionneurs des environs   se donnent rendez-vous à son garage. Au début, ils viennent juste pour voir et échanger. A cette époque, avec un ami, Frédéric refait entièrement le moteur d’une Ferrari Testarossa. L’opération suscite bien des curiosités et le bouche-à-oreille fonctionne très vite. C’est ainsi qu’il est progressivement amené à travailler sur de plus en plus de voitures anciennes et qu’il lui faut encore s’agrandir. En 2018, il construit un second bâtiment, de 300 m2, où il installe tout un atelier de carrosserie. Il travaille alors avec un apprenti-mécanicien et embauche pour l’occasion un responsable carrosserie, puis un second avant la fin de l’année tant l’activité tourne bien. Aussi, afin de se libérer du temps, il embauche une secrétaire pour l’accueil car de plus en plus de véhicules entrent au garage. Il fait alors de la restauration toutes marques, mais les 2 CV et les Méhari sont largement majoritaires. C’est ainsi qu’à la fin de l’année 2023, il intègre le réseau Point Relais du 2CV-Méhari Club Cassis.

La restauration et l’entretien des voitures de collection occupent alors à plein temps un mécanicien et un carrossier. En tout, elles représentent aujourd’hui quatre-vingt-dix pour cent

de l’activité du garage. Mais il y a bien sûr des entorses. Frédéric continue en effet à s’occuper de voitures modernes. Il s’agit soit des voitures de ses premiers clients, soit de celles de ses clients collectionneurs. Il serait malvenu de les refuser ! Il est vrai que chez Méca Service 44, la relation avec les clients est particulière. Si le vouvoiement est de rigueur, dans un premier temps, la passion faisant, le tutoiement le remplace bien vite. D’ailleurs, il n’est pas besoin de prendre rendez-vous. Les habitués savent qu’il suffit de passer à Saint-André-des-Eaux

et que l’accueil est toujours très convivial. A deux reprises dans l’année, il est d’ailleurs organisé, une promenade dominicale où chacun vient avec sa voiture et son pique-nique. Départ à dix heures et retour à dix-huit heures ! Entre les deux, ce n’est que passion, partage, complicité et moments chaleureux. Frédéric et son équipe participent aussi à divers salons. Là encore, le but premier est de créer du lien et de passer un bon moment avec les clients. La devise de Frédéric et de son garage peut se résumer ainsi : « quand on exerce un métier et qu’on aime le faire, on a la capacité de le faire sérieusement sans pour autant se prendre au sérieux ! ». Toujours avec le souci de répondre aux demandes de ses clients, Frédéric a créé parallèlement un service de conciergerie baptisé Car-Sitting qui consiste à prendre en charge leurs voitures pendant la basse saison et faire en sorte qu’elles puissent être parfaitement opérationnelles à tout moment. Elles sont ainsi maintenues en parfait état de marche, révisées, nettoyées et passées au contrôle technique si besoin. Leur batterie étant toujours chargée et leurs pneus gonflés, elles sont à la disposition de leurs propriétaires quand bon leur semble tout au long de l’année !

L’équipe de Méca Service 44 se compose aujourd’hui de six personnes. Steve, le responsable de la carrosserie, est assisté par Steven qui l’a rejoint depuis moins d’un an et qui est en formation. Pour la mécanique, il y a Hervé qui a une quarantaine d’années d’expérience et qui travaille avec Frédéric. Ils sont accompagnés par Enzo actuellement en apprentissage. L’accueil et le secrétariat sont quant à eux assurés par Régine qui a toujours travaillé dans le domaine de l’automobile. Chaque année, une dizaine de voitures, en moyenne, sort des ateliers. Il y a celles des clients, bien sûr, mais il y a aussi des voitures qui sont restaurées pour le compte du garage et qui sont ensuite proposées à la vente. Dans les deux cas, l’équipe s’efforce d’obtenir le plus haut niveau de qualité possible, même si chaque voiture est unique et les travaux nécessaires toujours différents tant en matière de mécanique que de carrosserie. Aujourd’hui, Frédéric n’a pas vraiment de projet de développement pour son entreprise. Non seulement la conjoncture n’est pas des plus favorables, mais, surtout, il considère qu’il a atteint un équilibre parfait à ses yeux. Son équipe fonctionne bien et selon ses capacités. Techniquement, pour se développer, il faudrait embaucher, agrandir et vraisemblablement déménager… Cela demanderait finalement beaucoup d’investissement alors qu’actuellement, tout est bien calibré. La charge de travail est on ne peut plus adaptée à la structure. On ne touche pas à une mécanique qui marche !

Trois questions à Frédéric Ellul

Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?

– « La 2 CV me plait avant tout pour ses lignes. Quand on la compare aux modèles contemporains et concurrents, surtout la R 3 et la R 4, elle a vraiment quelque chose en plus ! Elle plait tellement aux gens avec ses lignes tout en rondeurs. Elle est aussi amusante. On peut tout faire avec elle, couleurs, personnalisation ou collection. Toutes les 2 CV ont quelque chose d’intéressant, toujours ! Un autre aspect, et c’est purement un avis professionnel, elle est techniquement unique. Parfois, je me mets à la place des ingénieurs du bureau d’études Citroën qui l’ont conçue. Il y a des idées qui ont été mises en œuvre qui sont encore aujourd’hui d’une efficacité parfaite. Pas besoin de sophistication. C’est simple et ça fonctionne ! C’est toujours aussi pratique plusieurs décennies plus tard. C’est cette même simplicité qui permet aux particuliers qui se lancent dans des restaurations, de mener à bien leurs projets. C’est une voiture tout à fait “possible” si l’on est un peu curieux, un peu débrouillard ! »

Quel est votre modèle préféré ?

– « J’ai toujours eu une préférence pour les 2 CV d’avant 1960. J’ai une 2 CV AZLP de 1958 mais je possède aussi une 2 CV 6 de 1986 à conduite à droite qui vient de Grande-Bretagne. J’ai racheté la 2 CV AZLP à un vieux mécanicien qui l’entretenait depuis qu’elle était neuve. Elle appartenait à une authentique comtesse qui la lui avait donnée en héritage. Elle ne s’en servait que pendant les trois mois d’été. Il comptait la refaire pour lui une fois à la retraite, mais les années ont passé et il a finalement décidé de la revendre en l’état. Elle n’avait pas 80 000 kilomètres. J’ai refait la sellerie, remplacé la capote et mis quatre pneus Michelin neufs. J’ai fait les vidanges du moteur et de la boîte de vitesse et réglé les freins. Je roule ainsi avec depuis sept ans. Quant à la 2 CV 6 à conduite à droite, j’en voulais une depuis longtemps. Je l’ai trouvée sur Internet. Le vendeur l’avait achetée à sa voisine britannique qui l’avait emmenée avec elle lorsqu’elle s’était installée en France. Il l’avait démontée pour la refaire et je l’ai achetée en pièces détachées… Je l’ai terminée l’an dernier. J’aime beaucoup me promener avec. Conduire en France avec le volant à droite n’est pas aussi compliqué que l’on peut croire ! »

Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?

– « Mon Père roulait en 2 CV. Il avait racheté à la Poste de Saint-Nazaire une 2 CV Berline en six volts de 1961 ou 1962. Elle était de couleur jaune Poste et avait des essuie-glaces électriques. Mais je ne me souviens plus si c’était un montage d’origine ou l’équipement accessoire que la Poste montait alors sur ses 2 CV Camionnettes. En revanche, je n’oublierai jamais le périple que j’ai fait avec. Mon Père me l’avait prêtée pour partir en voyage le 21 juin 1988, le lendemain de l’obtention du permis de conduire d’Emmanuelle, ma future épouse qui m’accompagnait. En n’empruntant que petites routes, nous sommes allés jusqu’à Vichy. Et, au passage, nous nous sommes arrêtés à Saumur pour prendre deux amis et leurs bagages. Tous titulaires du Bafa (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur), nous allions encadrer un camp d’été de jeunes pendant trois semaines en juillet. A quatre dans cette vieille 2 CV chargée de nos affaires, à 70 kilomètres à l’heure maximum, nous n’allions pas vraiment vite… Sous la pluie, la visibilité n’était pas très bonne malgré les essuie-glaces électriques, mais nous sommes arrivés à bon port sans encombre. Au retour tout s’est bien passé aussi. Mais, à seulement quelques kilomètres de la maison, lorsque j’ai voulu faire un dernier plein, la batterie a rendu l’âme et il a été impossible de repartir sans la remplacer ! »

Coordonnées :

Méca Services 44
ZA des Pédras
33, rue des Ménos
44117 Saint-André-des-Eaux
Tél. : 02 51 73 04 83
Mail : contact@mecserv44.fr
Facebook : meca services 44

L’ATELIER DE RESTAURATION 2CV a chinon, ou la realisation d’un reve d’enfance

2CV-MCC | 23 janvier 2025

Lorsqu’en Touraine, un imprimeur passionné de mécanique décide de changer d’orientation professionnelle pour se consacrer à la restauration de voitures anciennes, et qu’en plus, il se prend de passion pour la 2CV, cela donne le jour à un atelier spécialisé aujourd’hui très apprécié des connaisseurs.

Avant de se lancer et d’ouvrir son atelier en périphérie de Chinon, Sébastien Briesach n’était pas du tout dans l’automobile ni dans la mécanique. Pourtant, lorsqu’il était jeune c’était sa grande passion. Il aurait bien voulu en faire son métier, mais son père s’y est opposé. Et paradoxalement, celui-ci voyait d’un bon œil cette activité en tant que loisir. Par exemple, pour faire plaisir à son fils, alors qu’il n’a que 15 ans, il lui offre une Opel Kadett dont le moteur est cassé. Enchante, Sébastien passe tout l’été 1991 à travailler dessus et la remettre en route. Son père aimait lui aussi la mécanique. Il faisait de la moto et assurait lui-même l’entretien de ses diverses voitures. Il a ainsi eu une R 4, une R 12 et plusieurs Ami 8 Break qu’il aimait beaucoup. A partir de 16 ans, Sébastien suit finalement une formation d’imprimeur qui lui permet de s’installer à son compte. Mais au début des Années 2010, l’activité se ralentit avec la généralisation d’Internet. Le support papier commence à fortement souffrir de la concurrence du numérique. Comme la passion de la mécanique ne l’a jamais quitté et est toujours restée son loisir préféré, il se décide à sauter le pas en 2013 pour réaliser son vieux rêve. Il commence par s’inscrire au Cned (Centre national d’enseignement à distance) pour suivre une formation depuis chez lui et passer un CAP de mécanicien en candidat libre. Une fois ce premier diplôme obtenu, son projet est de s’installer à son compte et d’ouvrir un atelier de restauration de voitures anciennes. Mais comme il prévoit d’en faire le plus possible tout seul pour ne pas être éventuellement tributaire de sous-traitants, il décide ensuite d’acquérir les bases en matière de carrosserie. En septembre 2016, il s’inscrit donc à l’Afpa – Centre de Châtellerault. Lorsqu’il démarre son activité en 2017, il ne délaisse pas pour autant son activité d’imprimeur. Mais comme-celle-ci s’est réduite et qu’il s’est séparé de certaines de ses machines, il s’installe dans l’espace ainsi libéré de son local. Son épouse s’occupant alors de l’imprimerie, la mise en route de l’atelier de restauration se fait en douceur. Notre ami reconnaît aujourd’hui qu’il ne connaissait pas grand monde dans le milieu de la voiture ancienne. Avec les premiers clients qui apprécient son travail, le bouche-à-oreille commence à fonctionner. Les rendez-vous et les chantiers se succèdent dès lors avec un rythme de plus en plus soutenu.

Son objectif initial est de se spécialiser. Pour notre ami, « il vaut mieux être bon dans un seul domaine plutôt que d’être moyen partout »… Si au début, il travaille sur toutes les marques, tous les modèles et toutes les époques, très vite il se recentre. Il commence par ne plus travailler que sur des voitures de marques françaises dont beaucoup de Citroën avec des DS, SM, CX et autres XM. S’il a finalement été à l’aise avec ses premiers chantiers, il s’est aussi rapidement rendu compte que la qualité des pièces de refabrication était un problème récurrent. De fil en aiguille, deux clients et amis deuchistes, lui conseillent de faire de la 2CV sa spécialité. Au début, il hésite un peu, en parle autour de lui, puis, en 2020, se jette à l’eau. Il commence par refuser tout ce qui n’est pas une petite Citroën, puis la clientèle de passionnés vient progressivement. L’activité se développant, il embauche alors un jeune carrossier-peintre, Bastien Laurent. Lui aussi, découvre la 2CV au fil des chantiers et se prend au jeu de ses subtilités. A la base, il est plutôt passionné par les voitures américaines… Dès lors, ils se partagent les travaux. La mécanique pour Sébastien et la carrosserie pour Bastien.

Sébastien aime de plus en plus travailler sur les petites Citroën tant anciennes que modernes, même si les pannes et leurs diagnostics ne sont pas toujours évidents. Certaines sont particulièrement complexes, et il faut parfois chercher longtemps pour les résoudre. Mais l’expérience fait la différence et la solution n’est jamais loin. Dans la mesure du possible, il essaie toujours de conseiller, d’inciter ses clients à privilégier l’état et la configuration d’origine. C’est la meilleure façon de valoriser une voiture et de pouvoir, un jour, si besoin, rentabiliser l’investissement qu’elle représente une fois restaurée. En 2022 son volume d’activité est tel qu’il devient Point Relais 2CV-Méhari Club Cassis. Après avoir fait le tour des marchands de pièces pour 2CV, Bastien reste convaincu que, pour un professionnel comme lui, rien ne vaut en fait le montage des pièces d’origine. De plus il apprécie d’être en relation avec des interlocuteurs de qualité et efficaces.

L’Atelier de Restauration 2CV est installé depuis 2018 dans un bâtiment qui jouxte l’ancienne imprimerie de Sébastien. Il est un peu à l’écart de la route, et cela ne le satisfait pas vraiment. Il aimerait être un peu plus visible et pouvoir s’agrandir. Aujourd’hui, il ne dispose que de 350 m2 pour faire mécanique, carrosserie mais aussi peinture car il s’est entretemps équipé d’une cabine. Il dispose de trois postes de mécanique et de deux, parfois trois, postes de carrosserie. Mais il y a toujours des voitures en attente et, le soir, une fois la journée finie, il faut lever les ponts, glisser les voitures dessous et les protéger des gouttes d’huile de celles qui sont au-dessus… L’idéal serait pour lui de disposer d’un local qui fasse de l’ordre de 1 000 m2 et qui soit situé dans une zone particulièrement passante de la périphérie de Chinon. Il voudrait y aménager un espace accueil-exposition digne de ce nom pour mieux mettre son travail en valeur. Sébastien souhaite aussi embaucher un mécanicien qui viendrait l’épauler. Son objectif est maintenant de déménager avant deux ans. En attendant de pouvoir réaliser tous ces projets, il se fait connaître par tous les moyens. Présent sur Facebook avec une page entièrement dédiée à son activité, il est en train de réfléchir parallèlement à la mise en place d’un site Internet qui sera ouvert dans le courant de cette année.

Trois questions à Sébastien Briesach
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2CV et dans la Méhari ?
– « Ce qui me plait avant tout, c’est que, grâce à mon activité professionnelle, des clients ou des amis me demandent de venir pour une sortie de grange. Découvrir une voiture là où elle s’est arrêtée il y a parfois plusieurs décennies est toujours un moment magique. Qu’elle soit recouverte de poussière ou protégée par des bâches, c’est unique ! Ensuite, la sortir de son pour lui redonner vie est aussi une grande satisfaction. Il faut trouver les pièces qui manquent pour lui rendre sa configuration d’origine. Les teintes, les selleries, les détails spécifiques au modèle et à son année, ou encore la visserie quand c’est possible, il y a toute une enquête à faire dont les gens n’ont pas toujours conscience. Réveiller une mécanique est évidemment plus intéressant qu’une simple vidange ! J’ai toujours l’impression de ranimer quelque chose d’inerte. Au début, je pensais que la 2CV était une « voiture facile » parce que rustique. Mais quand je m’y suis mis, j’ai découvert plein de subtilités, plein de petits défis techniques qui demandent de la précision et de la méthode. Il ne suffit pas d’avoir une pince mutiprise et un tournevis comme on l’entend beaucoup… Pour chaque 2CV qui arrive à l’atelier, on commence par se poser deux questions de base. Quelle était sa configuration d’origine et qu’est-ce qu’il nous faut pour la lui rendre. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « J’ai une 2CV AKS 400 à phares ronds que j’aime beaucoup, mais elle n’est pas roulante. Pour me déplacer j’utilise une Ami 8 Break de 1975. C’est aussi un modèle que j’apprécie particulièrement. Je la trouve très pratique et, d’ailleurs, j’en ai quatre. Je n’ai pas de 2CV berline à titre personnel. J’aime beaucoup les modèles anciens, surtout la 2CV AZAM, mais cela ne m’empêche pas d’apprécier les dernières 2CV 6 qui roulent vraiment bien. Avec leurs freins avant à disque et leur carburateur à deux corps, elles s’intègrent toujours très bien dans la circulation actuelle. Si je pouvais, je m’en offrirais les deux. L’été j’ai souvent quelques 2CV AZAM en entretien. J’aime beaucoup les essayer avant que leurs propriétaires ne viennent les chercher. Pour se promener c’est un modèle idéal. J’aime beaucoup la 2CV AZAM à quatre glaces mais avec déjà des portières avant ouvrant dans le bon sens. Ce modèle n’a été produit que de décembre 1964 à septembre 1965, soit moins d’un an. J’en ai restauré une. C’était un de mes premiers chantiers et je l’ai toujours aujourd’hui en entretien. C’est vrai que c’est un bonheur à conduire. Elle m’a vraiment “mis à la 2CV”. C’est par elle que j’ai vraiment découvert ce modèle. Je me suis très vite rendu compte que c’était une voiture très attachante et la passion et venue très vite. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Je pense que la petite Citroën qui m’a le plus marqué lorsque j’étais enfant et dont je garde un souvenir très fort, c’est cette Ami 6 Break qui était stationnée dans la cour chez un oncle. Elle n’était plus roulante depuis quelques années, mais j’aimais me mettre à son volant lorsque je venais chez lui avec mes parents. C’est inoubliable ! C’est un peu de là que vient en fait ma passion pour l’Ami 8. Cette Ami 6 Break était Vert Charmille et était en panne. Je l’adorais. Je n’ai jamais vraiment connu son histoire. Je n’ai par exemple jamais su si mon oncle l’avait achetée neuve ou d’occasion. Elle était très abimée. Elle lui servait pour stocker quelques affaires. Quand je venais, je passais mon temps à la vider pour me faire de la place. Mais un jour elle est partie. J’ai été vraiment triste lorsque je l’ai découvert. C’était un peu comme un compagnon de jeu qui n’était plus là… »

Coordonnées :
L’Atelier de Restauration 2CV
6, rue de L’Olive
37500 Chinon
Tél. : 06 83 23 86 15
Mail : latelierderestauration2cv@gmail.com
Facebook : L’atelier de restauration 2CV

 

L’ATELIER DE LA 2CV : FAIRE DE SA PASSION SA PROFESSION

2CV-MCC | 16 octobre 2024

Après une enfance passée sur les banquettes des 2 CV de son père puis une implication dans le monde associatif deuchiste de tous les instants, Thierry Bravet s’est finalement installé à son compte en 2002. Il a ainsi su faire de sa passion son métier, mais, pour lui, c’est toujours un peu la même façon de partager ses connaissances et de rencontrer d’autres amoureux de la petite Citroën.

Dès ses premiers jours, l’existence de Thierry Bravet est placée sous le signe de la petite Citroën puisque c’est à bord de la 2 CV de son père qu’il quitte la maternité. La première 2 CV que Thierry connaît est une 2 CV AZLP de 1960 avec moteur de 425 cm3 et capot à petites nervures. Son père est alors représentant médical dont l’employeur lui fournit une petite Citroën neuve tous les deux ans comme voiture de fonction. Cette 2 CV est aussi la voiture de la famille pendant les week-ends et les grandes vacances.

Lorsque Thierry a 18 ans en 1978, il rêve de s’offrir une 2 CV pour avoir une voiture « cool » qu’il pourrait décorer et personnaliser lui-même. Mais l’occasion ne se présente pas et il roule alors en Renault 8 et en 4 L… Ce n’est qu’à la fin des Années quatre-vingt que son grand-oncle lui revend sa 2 CV 6 de 1973 qu’il n’utilise plus. Notre ami s’en sert pour se déplacer dans les environs de Grasse où il habite. Passionné par la petite Citroën, il se rapproche tout d’abord du 2 CV Club de Provence puis, en 1998, finit par créer le 2 CV Club Côte d’Azur et sa fameuse sortie La Route d’Or.

Educateur spécialisé auprès de jeunes en rupture de scolarité, Thierry n’a aucune formation technique particulière et a tout appris de la 2 CV sur le terrain. Il a franchi le pas il y a quinze ans après avoir fait le constat qu’il n’existait aucun garage spécialisé dans sa région. Il commence avec son fils mais celui-ci choisit finalement une autre voie et c’est son père qui travaille avec lui désormais.

Aujourd’hui, son garage baptisé L’Atelier de La 2 CV compte trois employés, un chef d’atelier mécanicien issu du monde de la 2 CV, un mécanicien qui est un ancien apprenti, un mécanicien à mi-temps plus un apprenti qui est en première année de CAP. Quant à son père, il continue à venir tous les matins pour répondre au téléphone et réceptionner les voitures. Le garage compte quatre postes de travail en intérieur et deux en extérieur. A l’intérieur, il y a ainsi un petit pont pour l’entretien courant, un poste de démontage des voitures et, avec une partie carrosserie, un poste mécanique et un poste remontage. Dehors, on trouve un autre poste démontage et un poste pour l’entretien courant. Les préparations sont aussi faites en extérieur. Il est vrai qu’à Grasse, il fait beau tout le temps…

Au total, Thierry et son équipe disposent de 400 m2 en extérieur plus 100 m2 d’atelier et 80 m2 de local bureau. Point-Relais depuis 2012, L’Atelier de La 2 CV dispose d’un important stock de pièces neuves achetées auprès du 2CV Méhari Club Cassis. Celui-ci lui permet de faire toute sorte d’interventions à tout moment, mais aussi de fournir tous les professionnels du département. Bien sûr, de nombreuses pièces d’occasion mécaniques et de carrosserie sont aussi en réserve. Un autre local de 100 m2 en est plein. D’ailleurs, il est prévu d’acheter une propriété attenante afin de pouvoir étendre le garage en réorganisant tout et en créant un véritable espace d’exposition pour les voitures. Thierry compte aussi devenir prochainement distributeur Eden. Il est depuis longtemps convaincu que le mariage de la Méhari historique et de la technologie électrique offre un bel avenir à cette voiture 100 % plaisir.

Trois questions à Thierry Bravet :
Interview express

– Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2  CV ?
– « Cela va faire pratiquement 25 ans, un quart de siècle, que je suis impliqué dans le mouvement associatif de la petite Citroën. Et je le suis toujours puisque je suis encore président du 2 CV Club Côte d’Azur. Je participe aux rencontres régionales, nationales et mondiales. Je compte bien être présent cette année à la Rencontre Nationale dans le Berry et à la Mondiale en Croatie. Il y a deux ans, j’étais à la précédente au Portugal. J’aime aussi beaucoup prendre part aux sorties des clubs locaux dont le 2 CV Club Garlaban et le 2 CV Club Provence. Et pour me “changer les idées“, je fais une sortie par mois avec mon club. Et puis il y a la fameuse Route d’Or qui attire maintenant des Deuchistes de toute la France et de toute l’Europe. Au mois de février dernier nous en avons organisé la 22e édition. Elle a rassemblé plus de 300 équipages  sous le thème “La 2 CV selon Jules Verne. Avec quelques amis, nous avions construit pour cette occasion la Nautideuche, un croisement entre la petite Citroën et le fameux Nautilus du capitaine Némo. »

– Quel est votre modèle préféré ?
– « Je possède quatre 2 CV. La 2 CV 6 Ivoire Borély de mon grand-oncle que je conserve, une 2 CV AZLP de 1958, une 2 CV AZU de 1959 achetée rouillée mais roulante qui est en cours de restauration, et enfin une 2 CV 6 anglaise de 1986 refaite en 2 CV 6 Charleston aux couleurs de mon garage. Aujourd’hui, c’est celle que je préfère. Elle avait participé à un rallye poubelle au départ de Grande-Bretagne dont l’une des règles était de prendre le départ au volant d’une voiture achetée moins de 300 euros. Après avoir traversé une partie de la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, elle était bravement arrivée jusqu’à Nice. Son propriétaire me l’avait revendue juste avant de rentrer outre-Manche en avion. Je l’ai entièrement refaite. La conduite à droite est un peu dépaysante au début. J’avais tendance à chercher le levier de vitesse à droite et le frein à main est un peu loin à gauche… Mais on s’y fait vite. Aujourd’hui, j’aimerais bien me faire une 2 CV de tout terrain, spécialement préparée, mais qui resterait en deux roues motrices. »

– Quel est votre meilleur souvenir en petite Citroën ?
« Mon meilleur souvenir en 2 CV remonte à mon enfance. Le jeudi qui était alors le jour des écoliers à la fin des Années soixante, je partais le matin avec mon père. Il m’emmenait avec lui pour faire ses tournées dans l’arrière-pays niçois au volant de sa 2 CV. Nous roulions sur les petites routes de montagne à travers les paysages typiques et nous assistions au lever du soleil. Mon Père roulait à des vitesses pas possibles et je me rappelle que j’étais fier que personne ne le double. Enfin, c’est tout du moins le souvenir que j’en ai…

Mais la Rencontre Mondiale des Amis de La 2 CV en Grèce en 1999 reste aussi un souvenir deuchiste inoubliable. Nous avions pris le bateau avec nos 2 CV à Ancône en Italie pour débarquer en Grèce à Igoumenitsa au nord de la côte ouest. De là, nous avions traversé la péninsule pour atteindre Skotina Beach au bord de la mer Egée. La route était très particulière avec ses virages inclinés vers l’extérieur et ses paysages magnifiques. Si c’était à refaire, j’y retournerais sans aucune hésitation  ! »

Coordonnées  :
L’Atelier de La 2 CV
92, avenue de La Libération
06130 Grasse
Tél.  : 04 93 36 40 91
Mail  : contact@atelierdela2cv.com
Site  : www.atelierdela2cv.com

 

GARAGE RENOV RACING, OU LE PARCOURS DE PASCAL DROT ENTRE V 10 ET BICYLINDRE

2CV-MCC | 11 juillet 2024

Pascal Drot reconnaît bien volontiers que son parcours est particulièrement atypique. Pour lui, la mécanique est une passion qu’il l’a pris tout petit lors de son enfance. Alors que ses parents sont viticulteurs à Venteuil en Champagne, à l’âge de neuf ans il commence à s’intéresser aux mobylettes et à faire du moto-cross.

Monsieur et Madame Drot utilisent au quotidien une des premières Méhari datant de 1969 ou 1970. De couleur Beige Hoggar, celle-ci le berce pendant toute son enfance. Malheureusement, elle finira sa carrière contre un mur… Bien qu’il en conserve des souvenirs inoubliables, Pascal ne s’intéresse pas pour autant aux Petites Citroën, ou tout du moins pas encore. La mécanique est son principal loisir et, dès qu’il en a l’âge, il travaille dans l’entreprise familiale mais l’entretien et la réparation des tracteurs et divers engins viticoles sont son domaine réservé. A côté de cela, il commence la compétition en moto-cross et sur circuit. L’activité familiale ayant de moins en moins d’attraits pour lui, il décide finalement d’aller travailler dans un centre auto dans la Marne. Mais il y reste finalement peu de temps car c’est avant tout la compétition. Ainsi, en 2007, il est chef d’atelier sur le circuit de karting de Bucy-Le-Long et s’implique parallèlement dans la compétition automobile sur circuit tant que mécanicien. L’écurie pour laquelle il travaille court en Mitjet 1300, une formule monotype créée par le pilote Jean-Philippe Dayraut. Les voitures sont des monoplaces dotées d’un châssis tubulaire et d’un moteur de moto Yamaha XJR développant quelque 150 chevaux ! De fil en aiguille, notre ami se fait remarquer grâce aux résultats de la voiture dont il est en charge. D’autres équipes commencent ainsi à faire appel à ses talents. Il passe alors dans la catégorie supérieure, la Mitjet 2 Litres à moteur de Renault Clio RS de 204 chevaux. Ensuite, on le trouve dans le championnat de France de Clio Cup puis en Nascar en France et en Europe où les voitures sont propulsées par des moteurs V 8 de 4,7 litres et 450 chevaux. Puis viennent La Fun Cup avec des voitures à moteur de Golf et boîte de vitesse séquentielle équipées d’une carrosserie de Coccinelle en fibre de verre, la formule monoplace Eurocup by Renault mais aussi quelques piges ponctuelles en ELMS (European Le Mans Series), les 25 Heures de Spa Fun Cup, deux participations aux 24 Heures du Mans et de la course de côte en Mitjet avec trois titres de champion de France à la clé !

Et la 2 CV dans tout çà ? Pascal la découvre réellement en 2001. Son épouse possède une Dyane 6 de 1981 dont il effectue alors une réfection totale. Sa mécanique originale l’intéresse beaucoup. Puis il en refait d’autres pour des amis. Il restaure ainsi successivement pas moins de sept Acadiane. Il habite alors en pleine campagne où il en reste encore quelques-unes. Puis c’est l’engrenage… Client du 2CV-MCC à titre personnel depuis 2001, il devient Point Relais en 2011 et monte sa société Rénov Racing quatre ans plus tard en 2015. Sa double activité de mécanique de compétition et de restauration de petites Citroën ne lui permet plus en effet de rester sous le régime de la micro-entreprise. Entretemps, en 2014, il a déménagé à Chaudun, à moins de dix kilomètres au sud-ouest de Soissons (Aisne), dans un bâtiment de 500 m2 qui était autrefois une émaillerie. Là, il installe son atelier et ses bureaux ainsi que l’entreprise Brod’Art Création de sa compagne Delphine qui réalise du marquage sur textile et de la personnalisation de mugs. Pascal travaille seul et, depuis 2016, ne se consacre plus qu’à la restauration de voitures de collection. S’il fait beaucoup de 2 CV, de Méhari, de Dyane et d’Acadiane, l’on trouve aussi dans son atelier des Anglaises telles que des Mini et des Triumph, des Alpine et R 5 Alpine Turbo, mais aussi de la VW avec des Coccinelle et des Combi. Enfin Pascal, toujours curieux, s’intéresse beaucoup aujourd’hui au Rétrofit et qualifie cette solution « astucieuse et intelligente ». Ayant suivi de près l’homologation de notre kit R-Fit, il pose sa candidature au début de l’année 2021 pour suivre notre formation d’installateur. Titulaire de l’agrément Rétrofit depuis le mois de novembre dernier, il va pouvoir commencer à convertir les voitures de certains de ses clients particulièrement intéressés par cette solution. Parmi eux, une de ses clientes est aussi très tentée par l’achat d’une Méhari Eden. Affaire à suivre !

Trois questions à Pascal Drot
Interview expresse :

● Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « Depuis 2001, j’ai commencé avec une Dyane 6 de famille. C’était une véritable sortie de grange. Elle avait été habitée par les poules pendant plusieurs années. Je l’ai entièrement démontée, nettoyée, refaite et remise en route. Sous la poussière, elle était malgré tout en assez bon état. Elle possède toujours aujourd’hui sa plateforme d’origine. Actuellement, j’ai refait une trentaine de 2 CV et une quinzaine de Dyane. Mais la réfection de cette Dyane 6 m’a permis de découvrir la mécanique de ces voitures, avec sa simplicité et sa complexité. Simple d’entretien et simple à démonter, elle est aussi techniquement très complexe et très bien pensée. Le passionné de mécanique que je suis a tout de suite apprécié son concept à sa juste valeur. Les petites Citroën donnent libre cours à beaucoup de choses. Leur potentiel d’interprétation et de personnalisation est énorme. Pour moi, cela a été un authentique Coup de foudre mécanique. Et c’est une histoire qui dure et qui perdure. Je suis vraiment devenu amoureux de ces voitures ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Bien que je n’en possède pas, la Méhari est vraiment le modèle que je préfère. Aujourd’hui, j’aimerais bien avoir une Méhari 4 x 4 pour sa mécanique vraiment très particulière et son comportement tout terrain qui est quand même assez hors norme. Elle est très efficace grâce à son rapport poids/puissance. Comme je le dis souvent, “quand elle ne passe plus, il n’y a plus grand-chose d’autre qui passe !”. Sinon, j’ai beaucoup de Méhari en entretien et beaucoup en reconstruction aussi. En moyenne, j’en fais une par an depuis que je me suis installé ici à Chaudun. Et je fais tout aussi bien des 4 x 4 que des 4 x 2. Et dire que la Méhari est finalement le seul modèle que je ne possède pas… J’ai une 2 CV 6 équipement Enac Beige Erable de 1971, une 2 CV AK 350 Gris Rosé de 1969, une Dyane 6 de 1981 et une voiture de raid Diago sur base de Dyane avec un kit carrosserie de type Deuggy. J’ai aussi eu une Acadiane que j’ai entièrement refaite. Mais, récemment, lorsqu’il a vu le travail que j’avais fait dessus, un de mes confrères a tellement insisté pour me la racheter que j’ai fini par céder… C’est vrai que je fais encore de la vraie tôlerie, je suis absolument contre le mastic. Je travaille à l’ancienne avec débosselage et peinture ! »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir de Petite Citroën reste sans aucun doute tous ces moments de mon enfance lorsque je me baladais à l’arrière de la Méhari familiale avec Youri mon berger allemand. C’était une Méhari deux places. Il n’y avait pas de banquette arrière mais c’était toujours formidable pour moi que de monter à bord de cette voiture. Je n’ai aucun souvenir qu’elle ait pu être inconfortable à un moment ou à un autre. Mes parents l’avaient achetée avant ma naissance et j’avais neuf ans lorsqu’ils s’en sont séparés. On allait partout avec, dans les vignes et les chemins de terre. Dès qu’elle démarrait, il fallait absolument que Youri et moi nous montions dedans. Les mercredi après-midi, je sautais dedans rien que pour faire de la voiture. Peu importe où nous allions, c’était mieux que n’importe quel manège ! En été elle était totalement débâchée, c’était un vrai bonheur. Mes parents l’ont remplacé par un C 35 Diesel qui avait bien moins de personnalité. Il ne passait pas aussi bien dans les chemins mais offrait une charge utile quand même bien plus intéressante lorsqu’il fallait livrer. Ensuite, ils ont eu une Peugeot 504 pick-up 4 x 4 Dangel. Là ça redevenait intéressant ! Finalement, c’est peut-être un peu à cause d’elle qu’aujourd’hui, j’aime autant la Méhari 4 x 4… »

Garage Rénov Racing
1 bis, rue de L’Abbaye Notre Dame
02200 Chaudun
Tél. : 06 88 21 60 89
Mail : renov.racing@orange.fr
Site : www.renovracing.com
Facebook : facebook.com/atelierrenovracing

 

Le GARAGE les ptites vieilles, Entre saint-malo et le mont saint-michel

2CV-MCC | 24 avril 2024

Christophe Chenu ne côtoie pas la 2 CV pendant son enfance. La petite Citroën est totalement absente de son univers familial. Son père, agriculteur à Domfront dans l’Orne est en effet plutôt amateur de Renault… Cependant, cela ne va pas l’empêcher au fil de sa formation de mécanicien automobile puis de son parcours professionnel de la découvrir et d’en devenir un véritable inconditionnel.

Bien que monsieur Chenu père ne soit ne soit pas un amateur de mécanique, les deux frères aînés de Christophe décident de faire des études pour devenir mécaniciens. Aussi, lorsque ce dernier doit à son tour choisir une formation, c’est tout naturellement qu’il suit la même filière. Son parcours de futur mécanicien débute à l’âge de 14 ans chez l’agent Renault de Mantilly (Orne) avec deux ans de préapprentissage puis deux ans d’apprentissage. Il y fait surtout de l’entretien mécanique. C’est la grande époque des Renault R 4, R 16, R 12, R 5 et R 18. Côté utilitaire, l’Estafette est incontournable, mais il y a aussi du Citroën C 35. Le garage intervient aussi sur des modèles de marques concurrentes…

A 18 ans, une fois son CAP de mécanique automobile en poche, Christophe trouve un emploi chez l’agent Citroën d’Ambrière-Les-Vallées en Mayenne. Nous sommes en 1991. Cela ne fait pas encore un an que la production de la 2 CV a définitivement pris fin à l’usine de Mangualde. A cette époque, il y en a encore beaucoup tout comme les Dyane, les Acadiane et les 2 CV Camionnettes. Il travaille alors régulièrement sur GS, CX, Visa, LN, LNA, GSA, BX, C 15 et la XM qui vient de sortir. Un de ses collègues intervient sur des voitures anciennes de collection et de loisirs. Comme cela intéresse beaucoup Christophe, il le forme et lui fait découvrir ces modèles. C’est aussi à cette époque qu’il s’achète sa première voiture de collection, une Traction 11 B de 1950. Elle est dans un état pitoyable mais cela ne le décourage aucunement. Il entreprend de tout démonter et de tout remettre à neuf. En trois ans celle-ci retrouve son état de sortie d’usine. Avec, il participe à diverses manifestations et « fait des Mariages ». En 2001, notre ami change d’employeur et part travailler chez le concessionnaire Peugeot de Saint-Malo en Ille-et-Vilaine. Mais l’ambiance trop impersonnelle et sans chaleur humaine qui règne dans ce grand garage, ne lui convient pas. Au bout de dix mois, il finit par donner sa démission et se fait embaucher dans un petit garage toutes marques à Saint-Méloir-des-Ondes (Ille-et-Vilaine) où il reste cinq ans. Christophe travaille ensuite huit ans pour le garage AD de Saint-Coulomb (Ille-et-Vilaine) avant de revenir à Saint-Méloir où il intègre un autre garage toutes marques. Là, il continue à travailler sur des voitures anciennes et s’en fait véritablement une spécialité. Encouragé par son patron, il crée alors une micro-entreprise baptisée Les Ptites Vieilles œuvrant au sein du garage. Le volume de travail augmentant et son activité se développant, il décide de s’installer à son compte. Il convertit alors sa micro-entreprise en EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée). Le 1er octobre 2000, il s’installe chez lui à La Fresnais (Ille-et-Vilaine) entre Saint-Malo et le Mont Saint-Michel partir. Là, il dispose d’un bâtiment de 220 m2 qu’il agrandi dès l’année suivante de 100 m2. Christophe est plus spécialisé dans la mécanique que dans la carrosserie, qu’il sous-traite à son ami Sébastien Rouxel de la Carrosserie Rouxel à Saint-Père-Marc-en-Poulet. Il s’était déjà constitué une clientèle de fidèles qui le suivait depuis quelques années. Elle n’a cessé de se développer depuis la création de sa micro-entreprise. Aujourd’hui, en matière de restauration, il est plein pour l’année, mais il se ménage du temps pour les révisions, l’entretien et les remises en état. Les petites Citroën représentent aujourd’hui plus de soixante pour cent de son activité. Il travaille beaucoup sur les 2 CV 4 et 2 CV 6 ainsi que sur les Méhari. La mer n’est pas loin et cette dernière et la voiture de littoral par excellence. Christophe travaille aussi sur des voitures anglaises et américaines, des françaises populaires, avec Panhard, Peugeot, Renault et Simca. Sa clientèle est exclusivement composée de collectionneurs. Il ne veut surtout pas, ou même surtout plus, s’occuper de voitures modernes ! D’ailleurs, tous ses clients apprécient le spécialiste de la voiture de collection qu’il est. Et c’est justement ce qu’ils recherchent, et non un mécanicien généraliste…

Notre ami fait aussi de la location touristique avec une 2 CV 6 Spécial de 1982, Rouge Vallelunga à pneu à flancs blancs. Il la loue tout au long de l’année, à la journée, à la semaine ou pour le week-end, selon la demande. Cette activité a de plus en plus de succès. Avec, il fournit sur demande un panier pique-nique garni de spécialités bretonnes produites localement, avec nappe et vaisselle. Il peut aussi proposer des itinéraires touristiques, mais beaucoup louent cette 2 CV pour se rendre au Mont Saint Michel tout proche.

Christophe travaille tout seul, mais il n’est pas contre le fait d’embaucher si les circonstances l’exigent un jour. Mais il lui faudra trouver la bonne personne, un vrai passionné de mécanique ancienne comme lui. Quelqu’un qui n’hésitera pas à refaire à neuf, à reconstruire de A à Z des moteurs et des boîtes de vitesse. Cependant, il ne souhaite ni s’agrandir ni déménager. Il veut avant tout conserver au garage Les Ptites Anciennes cette dimension humaine qu’il apprécie tant.

Trois questions à Christophe Chenu

Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Pour moi, la 2 CV et la Méhari sont des voitures qui restent populaires malgré le temps qui passe. Cela va faire presque 35 ans que la 2 CV n’est plus produite. C’est dire si elle a marqué la société française entre 1948 et 1990. C’est une voiture autour de laquelle y a toujours des histoires à partager et des anecdotes à raconter. Lorsque les clients viennent au garage, il leur revient systématiquement des souvenirs d’enfance, de voyages ou même de panne… C’est une voiture à dimension humaine qui faisait partie de la famille. Elle est pleine de nostalgie. Certaines ont un prénom ou un surnom. Parfois ils sont même peints sur leur carrosserie. Les clients m’appellent « pour Choupette, pour Philomène » etc. C’est toujours amusant et touchant à la fois. Même encore aujourd’hui ces voitures sont comme des personnes. C’est un phénomène qui est propre aux petites Citroën. C’est vraiment très particulier et je le comprends parfaitement. J’aime moi aussi beaucoup les conduire, sinon je ne ferai pas ce métier. Je me promène souvent le week-end en 2 CV, ou avec ma Traction, dès que l’occasion se présente. Ces voitures procurent ce plaisir, cette sensation unique du voyage dans le temps. A leur volant, on vit dans une autre époque. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « En matière de 2 CV, j’aime beaucoup la 2 CV 6, mais plutôt de la dernière génération avec les freins à disques et le carburateur à double corps. Elles offrent un agrément de conduite plus important que les autres. Elles s’intègrent sans aucun souci dans la circulation actuelle. Je ne suis pas trop amateur de 2 CV 4. Avec son moteur de 435 cm3, c’est en fait une 2 CV qui a l’apparence d’une 2 CV 6 mais des performances à peine supérieures à celles d’une 2 CV ancienne. Il faudrait la conduire comme une 2 CV ancienne alors que l’on attend d’elle ce que l’on attend d’une 2 CV 6… Personnellement, je n’ai pas de 2 CV. J’utilise la 2 CV 6 Spécial du garage dès qu’il fait beau, si elle n’est pas louée. Je ne peux pas être partout… J’aimerais bien me trouver une 2 CV à capot nervuré. Peu importe le modèle, 375 cm3 ou 425 cm3. J’en ai une en vue qui fait partie de mes projets. C’est une 2 CV de 1959 qui a la particularité d’être équipée d’un toit accessoire en tôle et d’une malle bombée. Elle est mise de côté pour moi. Il me reste à trouver du temps et de la place… Sinon, dans mes rêves les plus fous, j’aimerais bien avoir une Renault 5 Turbo 2. C’est franchement une voiture très très belle. Et puis elle a brillé en rallye à la grande époque de Jean Ragnotti. On est vraiment à l’inverse de la 2 CV, avec son moteur central de 160 ch et ses roues arrière motrices. Dans un tout autre genre, bien sûr, elle reste aussi pour moi un mythe automobile ! »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir ? Ce sont en fait les chantiers de restauration que j’effectue. J’aime vraiment çà car ce n’est jamais la même chose. Il y a toujours des trucs différents que l’on n’a jamais vu avant. On n’a jamais deux fois la même chose. Il y a toujours à apprendre. Il y a par exemple des accessoires que l’on découvre au fur et à mesure des chantiers. Un de mes clients avait modifié à l’époque sa 2 CV 4 avec des ailes larges et de roues Delta Mics. C’est une voiture très bien finie avec des pare-chocs et des baguettes en inox. Elle est orange et beige, et je ne suis pas le seul à la trouver très jolie ! C’est celle qui m’a le plus plu. Je l’ai refaite entièrement avec un châssis neuf et une caisse neuve. Toute sa carrosserie a été reprise. A l’époque, le propriétaire l’avait achetée d’occasion pour ses 18 ans. C’est sa première voiture qu’il a toujours conservée. Mais, récemment, il s’est quand même aussi offert une 2 CV 6. »

Garage Les Ptites Vieilles
Christophe Chenu
2bis rue de Saint-Malo
35111 La Fresnais
Tél. : 06 34 93 88 23
Mail : lesptitesvieilles@gmail.com
Facebook : Les ptites vieilles

 

Le GARAGE 2 CV-ATELIER EN SUISSE, AU BONHEUR DE LA MECANIQUE

2CV-MCC | 10 janvier 2024

Exerçant la profession de mécanicien de précision, le Suisse Walter Bützberger a toujours aimé les véhicules sous diverses formes. Aujourd’hui, il est le propriétaire du garage 2 CV-Atelier qui lui permet de conserver son activité professionnelle et, en parallèle, de conjuguer son amour de la mécanique automobile et sa passion pour les petites Citroën.

Après avoir eu des motocyclettes, il achète sa première voiture à 19 ans, une Traction 11 B de 1954 avec la malle rapportée. Peu de temps après, il s’offre sa première petite Citroën, une 2 CV 6 de 1984. Il est alors en apprentissage de mécanique de précision et, pendant quatre ans, effectue à ce titre des stages dans diverses entreprises. Une fois sa formation achevée, il travaille d’abord à Genève pour une société qui construit et installe des ascenseurs. Il y reste presque trois ans. Passionné de 2 CV, il fait à cette époque la connaissance de Beat Krebs et de son garage baptisé 2 CV-Atelier installé à Bleienbach à côté de Lagenthal dans le Canton de Berne. Celui-ci a auparavant travaillé chez Citroën comme outilleur à partir de 1953 avant de devenir professeur de mécanique et formateur à l’Ecole Nationale de Mécanique. C’est en fait lui qui l’a vraiment contaminé, qui lui a donné le virus de la 2 CV. Dix ans après avoir créé le garage 2 CV-Atelier, Beat Krebs souhaite prendre une retraite anticipée. Il se met alors d’accord avec Walter et lui cède son affaire en 2003. Ce dernier poursuit cependant son métier de mécanicien de précision en tant que sous-traitant auprès de diverses entreprises. Il partage dès lors son temps entre les deux activités. Il a en fait désormais deux métiers à temps partiels… Aujourd’hui Walter travaille aussi pour une grosse entreprise américaine qui fait du développement de groupes motopropulseurs. Il effectue pour elle de la conception CAO et se charge de la fabrication de pièces prototypes. Une des premières choses que Walter fait en 2003 après avoir racheté le garage 2 CV- Atelier, est de prendre le panonceau 2CV-Méhari Club Cassis pour devenir Point-Relais.

Si 2 CV-Atelier fait toutes sortes d’interventions jusqu’à la restauration totale, Walter se charge essentiellement des travaux mécaniques. Tout ce qui est par exemple travaux de carrosserie et de peinture est sous-traité à l’extérieur par des spécialistes reconnus. Ce qu’il préfère avant tout, ce sont les travaux de révision de moteur. Son domaine de prédilection est avant tout la mécanique pure. Il travaille sur tous les modèles de 2 CV, anciennes et modernes, en fonction de ce que ses clients lui apportent. Actuellement, il intervient par exemple sur un moteur d’Ami 6 de 602 cm3 première génération de type M 4 et sur un moteur de 2 CV 6 de 602 cm3 plus récent de type M 28/1. Il n’a pas encore eu l’occasion de travailler sur des moteurs de 375 cm3, mais il connaît très bien les moteurs de 425 cm3 pour lesquels il a un stock de pièces d’origine neuves d’époque. Pour s’approvisionner, il se rend d’ailleurs régulièrement en France à salons et des bourses de pièces à Reims, à Lipsheim près de Strasbourg et Lyon. Pour les boîtes de vitesse, soit il sous-traite, soit il remplace par une autre d’occasion, identique et en bon état. Son prédécesseur, Beat Krebs, lui a laissé un bon stock de boîtes qu’il avait récupérées sur des voitures qu’il avait mises en pièces à cet effet. Il a aussi par ailleurs eu l’opportunité de racheter à un garage Citroën une quinzaine de moteurs et des pièces de moteurs M 4 neuves. Le propriétaire était parti à la retraite et le fils qui lui avait succédé ne voulait plus s’encombrer avec tout ça…

Bien sûr, pour servir ses clients au quotidien, il dispose d’un important stock de pièces neuves 2CV-MCC constitué pour grande partie d’éléments consommables. D’une valeur d’environ 80 000 euros, celui-ci lui permet tout à la fois de répondre rapidement à la demande des clients qui viennent au garage, mais aussi de faire de la vente par correspondance. Beaucoup s’adressent à lui aussi parce qu’ils préfèrent avoir en face d’eux un véritable interlocuteur capable de les conseiller et de leur fournir conseils et explications sur place et non à distance. Ses clients sont majoritairement francophones. Pour les grosses commandes, il leur conseille systématiquement de les passer directement auprès de notre société à Cassis. C’est finalement plus simple et pour eux mais aussi pour lui. Le garage 2 CV-Atelier est aussi présent tous les ans à la bourse de Fribourg avec un stand de pièces et, outre la vente, cela lui permet aussi de se faire connaître auprès des Deuchistes suisses.

Walter travaille tout seul dans un atelier qui totalise quelque 60 m2. Il ne dispose que d’un seul poste de travail équipé d’une petit pont-plateforme élévateur actuellement occupé par une Ami 6. Il dispose aussi d’un hangar indépendant qui lui permet de stationner les petites Citroën en attente et d’une grange pour le stockage où il a de la place pour une trentaine de voitures. Son but est d’avoir le moins possible de clients en attente. Généralement, ils lui confient leurs voitures en automne et les reprennent au printemps. Si besoin, il peut aller les chercher chez eux et les leurs rapporter grâce à une remorque-porte voiture fermée.

Aujourd’hui, Walter souhaite diminuer son temps de travail à l’extérieur pour se consacrer encore plus à son garage mais sans pour autant que cela représente cent pour cent de son activité professionnelle. En effet, il apprécie aussi son travail de CAO en équipe et de mener des projets collectifs. En effet, il ne se voit pas avoir une activité totalement solitaire sans contact humain…

Trois questions à Walter Bützberger

Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Sa simplicité omniprésente et son caractère économique à tous points de vue sont vraiment les deux qualités principales qui me plaisent le plus chez ces deux petites Citroën. On sent que tout cela n’a pas été fait par hasard. C’est le résultat de longues recherches par des gens qui étaient parmi les meilleurs ingénieurs automobiles. Et puis la 2 CV et la Méhari sont des voitures chouettes, uniques. Elles sont vraiment très particulières par leur aspect sympathique. Elles apportent du bien-être à tout le monde. A la fois à leur conducteur et à leurs passagers, mais aussi à tous ceux qui les croisent. Les gens sont toujours heureux d’en rencontrer une dans la circulation. Et puis elles me conviennent particulièrement, moi qui préfère les choses modestes et sans luxe inutile. Elles sont à la fois l’incarnation du minimum automobile, mais sans austérité et tout en étant originales. En fait, ce sont des voitures qu’aujourd’hui, l’on ne possède surtout pas par hasard. Il y a toujours une volonté de se démarquer, d’être différent. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Je possède quelques petites Citroën qui ont toutes pour moi un intérêt particulier. Dans mon garage personnel, j’ai ainsi une 2 CV Dolly, une Méhari premier modèle de 1976, une Méhari 4 x 4, et une Acadiane. Toutes sont en parfait état de rouler. En attente de réfection, j’ai aussi une 2 CV AZAM 1966 de construction française, une 2 CV AZLP de 1965 et une 2 CV AZLP de 1964 qui est une des dernières à avoir des portières avant suicide. Pour celle-ci, il ne me reste plus qu’à la remonter. J’ai aussi une dizaine de voitures à refaire mais, celles-ci, ce sera pour les revendre. Pour en revenir à mon modèle préféré c’est sans aucun doute la Méhari. Rouler au grand air à son volant est pour moi un grand plaisir. La Méhari est à mes yeux idéale pour les petits trajets. Au volant de la mienne, je ne roule rarement jamais plus d’une heure. Cela me suffit. Bien sûr, la Méhari a quelques défauts. Il faut être réaliste. Par exemple, pour moi qui suis grand, la position de conduite n’est pas idéale. Elle n’est pas aussi confortable qu’une 2 CV. Pour moi, la Méhari est synonyme de vacances et de loisirs, même si c’est le temps d’un petit quart d’heure. J’aime beaucoup me promener sur les petites routes suisses à la belle saison. Je le fais pour le plaisir, mais aussi pour faire les courses et de petits transports dans le cadre de mes déplacements quotidiens. En fait je ne peux pas m’en passer et je la sors à la moindre occasion ! »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Parmi mes meilleurs souvenir, il y en a vraiment un que je n’oublierai jamais. A l’époque, j’avais 19 ans, et je fréquentais une des filles de Beat Krebs qui a créé le garage 2 CV-Atelier que je dirige aujourd’hui. Nous étions partis ensemble en vacances en été et, pour cela, il nous avait confié une 2 CV entièrement neuve. C’était une série spéciale de couleur verte qui s’appelait I Fly Bleifrei. Elle n’était alors vendue qu’en Suisse, en Allemagne de L’Ouest et en Autriche. Elle avait un moteur qui était spécialement conçu pour fonctionner à l’essence sans plomb. C’était nouveau à l’époque. Nous avions fait un grand voyage de 700 kilomètres en Allemagne. Somme ainsi allés à au fameux parc d’attractions Europa Park situé près de la frontière française et de Strasbourg puis nous nous sommes promenés dans la Forêt Noire. Je me souviens que c’était très agréable de rouler avec une 2 CV complètement neuve et un privilège rare que de lui faire faire ainsi ses premiers kilomètres. En fait, c’est grâce à elle que j’ai vraiment fait la connaissance de Beat et qu’aujourd’hui je lui ai succédé à la tête du garage 2 CV-Atelier. »

2 CV Atelier
Walter Bützberger
Oberdorf 23
3368 Bleienbach
Suisse
Tél. : 00 41 17 93 38 19 82
Mail : 2cv-atelier@bluewin.ch

 

GARAGE Milli AUTOMOBILE à PARAY-LE-MONIAL, plus d’un siècle de passion pour la marque aux deux chevrons

2CV-MCC | 24 octobre 2023

Cela fait 103 ans cette année que l’histoire de la famille de Jean-Claude Milli est passionnément attachée à celle de Citroën. Depuis trois générations leurs destins sont liés à travers les décennies. Aujourd’hui Milli Automobile a quitté son statut de réparateur agréé pour se consacrer uniquement, mais toujours avec la même passion, à la réparation et à la restauration des 2 CV et des Méhari.

C’est Louis Bouton, le Grand-Père maternel de Jean-Claude Milli, qui, le premier de sa famille se lance dans l’aventure Citroën. Alors que le constructeur aux deux chevrons a débuté sa production automobile en 1919, il décide dès 1920 de signer avec lui un contrat pour ouvrir une agence à Gueugnon en Saône-et-Loire. A cette époque, le premier réseau Citroën était en plein balbutiements et c’était le tout récent concessionnaire Ferret installé à Mâcon qui se chargeait de le développer localement. L’affaire prospérant, un mécanicien répondant au nom de Raymond Milli est embauché au garage Bouton. Là, il fait la connaissance de la fille de son patron, Paulette Milli, qui est alors en charge de tout le secrétariat de l’affaire familiale. Et vous devinez la suite… Les deux amoureux finissent par se marier puis, le moment venu, reprennent à leur compte l’agence Citroën. A partir de 1955, année de la sortie de la DS, Raymond Milli se spécialise dans l’hydraulique et accroît ainsi considérablement sa clientèle. Ayant toute compétence pour les entretenir, il vend aussi de très nombreuses DS et ID dans tout le département. Lorsque Louis Bouton décède en 1961, l’entreprise est en pleine expansion. Sa renommée est telle qu’en 1966, l’agence Citroën se voit attribuer le statut de concession. A cette époque, il a été décidé de transformer toutes les grosses agences en concessions. Elle le reste jusqu’en 2006, année du décès de Raymond Milli, pour redevenir une agence ou plutôt réparateur agréé puisqu’entre-temps, l’appellation a changé…

Jean-Claude Milli vient au monde en 1961. Et, bon sang ne saurait mentir, très vite, il montre une véritable passion pour l’automobile et la mécanique. Sa voie est toute tracée ! Il apprend évidemment le métier auprès de son père puis, Citroën ayant monté ses fameuses ETPC (Ecole technique privée Citroën) pour la formation des jeunes apprentis, il part pendant deux ans en tant que pensionnaire, de 1978 à 1980, suivre les cours de celle de Caen en Normandie. Ensuite, les élèves diplômés étant embauchés dans les diverses succursales Citroën dans toute la France, Jean-Claude se retrouve à la fameuse concession de la rue Mozart dans le XVIe arrondissement à Paris. Située non loin du quai de Javel, celle-ci travaille en lien avec le siège et a à ce titre une clientèle et une activité un peu particulières. Celle-ci assure entre autres l’entretien de nombreux taxis mais aussi de la flotte de l’ORTF voisine, des voitures de l’Elysée ou encore de GS Birotor et de SM toujours en circulation. C’est aussi dans cette concession que sont établis les barèmes de temps utilisés dans tout le réseau pour les facturations. Son équipe travaille par ailleurs avec Rémy Julienne. Elle prépare ainsi les fameuses 2 CV jaunes à mécanique d’Ami Super pour le film de James Bond Rien que pour vos yeux, ou encore la GSA avec le fameux tapis rouge pour la publicité intitulée Elle refait la route.

Jean-Claude part ensuite faire son service militaire à Dijon eu 602e RCR (régiment des circulations routières) où, pendant un an, la Méhari fait partie de son quotidien. Libéré, il se rapproche de chez lui et intègre la fameuse concession lyonnaise de la rue de Marseille construite de 1930 à 1932. Il y reste un an et se forme à la réception atelier. Il rejoint ensuite la concession familiale à Gueugnon pour succéder à son Père qui souhaite prendre sa retraite. Peu de temps après, Jean-Claude s’installe à Paray-Le-Monial, célèbre ville de pèlerinage située à 30 km de Gueugnon et qui, surtout, compte 10 000 habitants l’hiver mais en totalise plus de 40 000 l’été ! Devenu réparateur agréé en 2006, le garage de Jean-Claude Milli qui est Point Relais depuis une vingtaine d’années, a compté jusqu’à 27 salariés ! Mais, depuis avec l’approche de la retraite et les nouvelles dispositions mises en place par le groupe Stellantis, notre ami a volontairement et progressivement réduit son activité. Aujourd’hui, le garage Milli Automobile ne compte plus que trois personnes, un mécanicien, Jean-Claude et son épouse Marguerite. Avec beaucoup de plaisir et de passion, celui-ci se consacre désormais à la réparation et à la restauration de 2 CV et de Méhari. Il conserve ainsi son garage de 900 m2 avec son imposant hall d’exposition à charpente de bois lamellé-collé pouvant accueillir 15 voitures et qui fait aujourd’hui encore sa fierté. Grand collectionneur de la marque Citroën devant l’Eternel, Jean-Claude peut ainsi continuer à profiter pleinement de ses voitures mais aussi transmettre sa passion à ses deux petits-fils Auguste et Eugène.

Trois questions à Jean-Claude Milli

Interview expresse :

● Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « Mon Grand-Père puis mon Père étant agents Citroën, vous pensez bien que j’ai toujours été dans la 2 CV. Depuis ma naissance en 1961, année de la sortie de l’Ami 6, elle ne m’a pas quitté. Je les ai toutes connues. Parmi mes jouets préférés, dans ma chambre, j’avais un volant en fer de 2 CV. J’ai joué avec pendant des heures ! J’étais toujours fourré au garage pour aller voir mon Père travailler. La mécanique automobile fait partie de ma vie depuis toujours. Je l’ai apprise en même temps que j’ai appris à écrire et à compter ! Et puis j’en ai vu passer au moins des centaines de 2 CV au garage. Entre celles que l’on vendait neuves ou d’occasion et celles qui venaient en réparation, il y avait de quoi faire. Avant ma naissance, ma Mère partait à Paris, à l’usine de Javel, pour aller chercher les 2 CV neuves que nous vendions. Elle faisait du stop jusqu’à Digoin où elle prenait le train de Paris. Elle partait après sa journée de travail et revenait par la route. Une fois, la capote s’est arrachée en plein orage. Elle est arrivée au garage, mais avec une 2 CV neuve complètement inondée ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Voilà une question à laquelle il est bien difficile de vous répondre ! Pour la 2 CV comme pour les Modèles Dérivés, j’aurais tendance à dire que tout est intéressant. Vous savez, toutes ces Citroën ont été développées à partir de la même base mécanique. Elles ont ainsi entre elles un lien de parenté extrêmement fort. Pour ma part, le collectionneur de Citroën que je suis, en possède bien sûr quelques-unes. J’y suis particulièrement attaché. J’ai par exemple une 2 CV 6 Charleston de 1990, une des dernières que j’ai vendues neuves à l’époque et que j’ai eu la chance de pouvoir racheter ensuite. J’ai aussi une rare 2 CV France 3, la fameuse 2 CV entièrement blanche avec ses grandes vagues bleues. J’ai aussi deux Méhari 4 x 4, une à voie large que j’ai entièrement restaurée récemment et une autre, normale, qui est actuellement en attente mais dont je compte bien m’occuper prochainement. Dans mes projets, j’ai aussi la restauration d’une 2 CV AZU de 1961, mon année de naissance. Elle est particulièrement saine même s’il y a un peu de tôlerie et je pense que je vais elle aussi la restaurer entièrement. Je vais le repeindre avec une publicité à l’ancienne aux couleurs de l’époque du Garage Milli. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir en petite Citroën n’est pas le plus récent. Cela remonte à l’époque où j’étais pensionnaire à l’ETPC de la concession de Caen. Je roulais alors en Dyane Rouge Géranium. En un week-end, lorsque je rentrais chez moi à Gueugnon, je faisais quand même un peu plus de 1 200 km avec elle. Autant vous dire que je ne la ménageais pas et que l’accélérateur était tout le temps à fond. Je savais bien qu’à ce rythme, elle risquait un jour de me faire faux bond sur la route. J’avais donc tout prévu et j’emportais toujours avec moi mon outillage et quelques pièces neuves au cas où. Et un jour est arrivé ce qui devait arriver. Le moteur a serré ! Je me suis donc retroussé les manches et, sur le bord de la route, j’ai sorti mes outils et j’ai déposé les deux culasses pour remplacer chemises et pistons. Et je suis reparti comme si de rien n’était ! Heureusement la Dyane n’était pas trop vieille et j’ai pu démonter sans trop de difficultés les ailes avant. Je devais avoir à l’époque seulement 18 ou 19 ans, mais c’était le genre d’opération que je connaissais sur le bout des doigts et qui ne me faisait vraiment pas peur du tout ! »

Garage Milli Automobile
ZA Le Champ Bossu
71600 Paray-Le-Monial
Tél. : 03 85 88 88 21

 

Garage pays malouin automobile pour un avenir plus vertueux avec le retrofit et les youngtimers

2CV-MCC | 20 juin 2023

Depuis qu’il a repris le garage Pays Malouin Automobile, Jean-Pierre Prato s’est inscrit dans une démarche où, en plus de son activité automobile quotidienne, les nouvelles mobilités mais aussi la préservation du patrimoine automobile récent jouent un rôle grandissant. Il s’agit en effet de lier ainsi le futur et le passé pour accompagner le développement de son entreprise.

La mécanique en particulier et l’automobile en général n’étaient pas du tout inscrites dans la tradition familiale de Jean-Pierre Prato. Son père travaillait dans un tout autre domaine puisqu’il était conducteur de travaux dans le bâtiment dans le Nord de la France. Cependant, cela ne l’empêchait pas de faire preuve d’un goût certain pour des voitures de caractère. Après avoir roulé en Renault Ondine, celui-ci s’est en effet tourné vers des productions transalpines à la personnalité bien affirmée. Il a ainsi eu successivement des Fiat 131 Miriafiori, Fiat Uno Turbo, Lancia HF Turbo Integrale, Lancia Dedra 2 Litres Turbo et Lancia Thema. Chez un jeune garçon puis chez un adolescent, tout cela ne peut qu’éveiller un certain intérêt pour des automobiles à l’ADN vitaminé. Après un BTS de comptabilité, une école de commerce et un master de marketing à l’université de la Sorbonne à Paris, il commence à travailler dans le secteur de l’automobile un peu par hasard. C’est en fait le concessionnaire Lancia de son père qui lui met le pied à l’étrier lorsqu’il lui propose de venir travailler avec lui le samedi après-midi. Evoluant régulièrement, complétant sa formation chaque fois que l’opportunité se présente, notre ami effectue au fil des ans un parcours de commercial national puis international chez Renault. Cela lui permet, au début des Années 2000, de rencontrer Stéphane Wimez qui reprendra le 2CV-MCC en 2013. En 2017, après avoir travaillé en Algérie pour Renault, Citroën puis Scania, il rentre définitivement en France. Deux ans plus tard, souhaitant se fixer professionnellement, il est donc temps pour lui de réaliser un vieux projet qui consiste à racheter un garage qui consacrerait une partie de son activité aux véhicules anciens. Il trouve alors son bonheur à Saint-Jouan-des-Guérets, juste à côté de Saint-Malo en Ille-et-Vilaine, où un garage Renault est à vendre et qui, justement, en plus de son activité vente et après-vente fait de la restauration de voitures anciennes. Depuis toujours Jean-Pierre s’intéresse aux voitures populaires de collection et tout particulièrement à la 2 CV et à la Méhari. Une fois l’affaire rachetée en 2021, une des premières choses qu’il fait est de solliciter Stéphane Wimez pour devenir Point-Relais 2CV-MCC. Son garage baptisé Pays Malouin Automobile est situé en centre bourg, chose devenue particulièrement rare aujourd’hui. Il occupe un terrain de 2 000 m2 avec un bâtiment de 600 m2. Cela peut paraître un peu juste mais tout y est très bien agencé. Celui-ci dispose de neuf ponts. Six sont dédiés à la mécanique, un à la carrosserie, un à la carrosserie ou à la mécanique des voitures anciennes en fonction des besoins et un aux poids lourds et aux camping-cars. Il y a aussi une zone rapide pour l’entretien courant, une zone diagnostic et une zone grosse mécanique. L’équipe est actuellement constituée de trois mécaniciens, un carrossier, un apprenti en carrosserie, deux personnes à la réception, une comptable et Jean-Pierre qui s’occupe de tout le reste. Cependant, il projette à terme de quitter le centre bourg de Saint-Jouan-des-Guérets pour construire un nouveau garage dans la zone d’activités où sont déjà installées toutes les autres concessions locales.

Aujourd’hui, le garage Pays Malouin Automobile communique beaucoup sur son activité 2 CV et Méhari tout en préparant l’avenir. Il s’intéresse tout particulièrement aux nouvelles mobilités et au Rétrofit. La démarche pour obtenir le statut de monteur R-fit agréé est en cours auprès de notre structure de formation à Cassis. Stéphane Wimez l’a aussi mis en contact avec l’entreprise Noil qui fait du Rétrofit pour les deux-roues. Il fait de l’achat et de la vente de véhicules d’occasion, de l’entretien mécanique, de la restauration voitures populaires (2 CV, Méhari, R 4, R 5) et de la location de camper-vans. Jean-Pierre est aussi un fervent adepte des Youngtimers, ces voitures qui ont un futur potentiel élevé dans le domaine de la collection, et que certains considèrent encore comme des voitures d’occasion (BMW Z 3, Peugeot 306 Cabriolet, Peugeot 406 Coupé, Alfa Romeo, Hyundai Coupé, etc.). D’ailleurs, il constate régulièrement que, lorsqu’il en gare une devant son garage, ces voitures attirent l’œil et intéressent inévitablement de plus en plus les connaisseurs. Et puis, il a aussi la chance d’avoir une équipe de mécaniciens passionnés qui aiment tout particulièrement travailler sur les modèles de cette génération. Comme lui, ils ont la volonté de faire perdurer ce patrimoine mécanique plutôt que de l’envoyer à la casse !

Par ailleurs, il se prépare tous les jours un peu plus à la transition écologique. Son logo qui lie le passé et le futur le montre bien. Jean-Pierre a la ferme volonté d’être un acteur de la nouvelle mobilité automobile et a, par exemple, déjà installé des bornes de recharge électriques chez lui. Son garage se positionne clairement en faveur du Rétrofit même s’il souhaite simultanément développer les travaux de carrosserie, de restauration et l’activité Youngtimer. Ce n’est pas antinomique. Loin de là ! Faisant beaucoup d’entretien, il est aussi un adepte convaincu des pièces de réemploi. Cela a déjà permis à de nombreuses reprises de sauver des voitures, de continuer à les faire rouler. En temps normal, elles seraient directement parties à la casse. Le fonctionnement de son atelier s’inscrit aussi dans une logique vertueuse tant pour le traitement des fluides que pour le respect des normes de protection du personnel. Notre ami veut avancer dans une logique éco-responsable et se tient très au courant des nouvelles normes. Il faut selon lui pouvoir répondre aux problématiques du futur en les anticipant sans attendre jusqu’au dernier moment que les Pouvoirs Publics ne les imposent irrémédiablement !

Deux questions à Jean-Pierre Prato
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « Pour moi, la 2 CV c’est avant tout une mécanique simple, robuste et fiable malgré sa petite cylindrée. C’est un look, bien sûr. Mais c’est aussi un état d’esprit unique que ses inconditionnels partagent même parfois inconsciemment. La 2 CV est une voiture que je trouve très agréable à conduire malgré sa conception originelle remontant à la seconde moitié des Années quarante. Et puis elle parle aux gens, elle ne les laisse jamais indifférents. En ce moment, nous sommes en train de restaurer une 2 CV 6 Charleston. Ses propriétaires, chaque fois qu’ils viennent voir l’avancée des travaux, ont toujours un souvenir différent, une anecdote à nous raconter sur son histoire. Je crois qu’aucune autre voiture ne suscite autant de passion et d’attachement. En fait elle est un membre de la famille à part entière ! La Méhari est plus pour moi l’archétype de la voiture la plus fun, la plus ludique et la plus “couteau suisse”. On en a aussi une en restauration aujourd’hui. Le client qui nous l’a confiée, là encore, en parle avec passion. Nos autres clients, quand ils viennent dans l’atelier, s’arrêtent toujours devant pendant un petit moment pour la regarder. Et quand ils nous en parlent, on comprend bien que pour eux elle est, plus de 35 ans après l’arrêt de sa production, à la fois synonyme d’esprit de liberté, de beau temps, de voiture de vacances et de moments heureux. Elle incarne éternellement la plage, la détente et les loisirs ! »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Ça va être difficile pour moi de vous répondre car, en fait, j’ai deux modèles préférés que j’aimerai bien posséder un jour. Tout d’abord, j’ai toujours aimé les 2 CV Camionnettes et tout particulièrement les plus récentes à moteur de 602 cm3. Pour moi la 2 CV AKS 400 est le summum pour cette version utilitaire de la 2 CV. Elle suscite en moi une sorte de nostalgie très particulière. D’ailleurs, j’en ai trouvé une qui avait été utilisée par la DDE qui a encore sa livrée orange d’origine. Je suis très tenté de l’acheter, et ce d’autant qu’aujourd’hui cela devient un modèle de plus en plus rare.

Autre Petite Citroën que je pense m’offrir prochainement, la Dyane m’a toujours attiré. Tout d’abord c’est une 2 CV sans en être une. La filiation est évidente, mais c’est véritablement une super 2 CV. Son confort, son aérodynamisme, son habitabilité, sa visibilité sont vraiment un ton au dessus. Quand on a conduit une 2 CV 6 et une Dyane 6, on réalise combien ces deux modèles sont différents. Je voudrais trouver une Dyane 6 de seconde génération et produite après le mois de juillet 1977 pour qu’elle soit équipée de freins avant à disque. Je reconnais avoir un attachement particulier pour ce modèle qui devait remplacer la 2 CV. Ce serait pour moi un peu une façon de la réhabiliter auprès des collectionneurs. Comme à l’époque, elle a toujours un peu de mal à percer ! D’ailleurs, je compte bien profiter de mes prochaines vacances pour commencer à chercher et à éplucher les petites annonces… »

Pays Malouin Automobile
2, rue de Saint-Malo,
35430 Saint-Jouan-des-Guérets
Tél. : 02 99 81 44 03
Mail : direction@pays-malouin-automobile.fr
Site : www.pays-malouin-garage-automobile.fr

 

Garage simonneau a talmont-saint-hilaire, des petites citroen au bord de l’ocean

2CV-MCC | 16 février 2023

C’est en juin 2000 que les parents de Mathieu, Patrice et Nelly Simonneau, rachètent l’agence Citroën de Talmont-Saint-Hilaire en Vendée qui avait été créée en 1967 en plein lancement de la Dyane. Patrice Simonneau avait fait des études de mécanique, mais il s’était ensuite dirigé vers le commerce des huiles pour moteurs et l’industrie du graissage pour les véhicules de travaux publics.

Patrice Simonneau n’avait d’ailleurs alors pas d’attrait particulier pour le constructeur du quai de Javel… Mathieu qui a alors 15 ans lors de la reprise de l’activité, vit cela avec passion. Il passe des heures entières dans l’atelier parmi les Citroën, y compris pendant ses vacances  ! Une fois son bac obtenu, il part à Nantes de 2003 à 2005 pour passer un BTS de commerce automobile-force de vente. Simultanément, il effectue une formation en alternance chez Volkswagen au service commercial des véhicules d’occasion Une fois son diplôme obtenu en juillet 2005, il poursuit au sein de groupe VAG. Il est embauché comme commercial véhicules neufs chez Seat et Skoda à La Roche-sur-Yon où il reste quatre ans. A l’origine , il n’est pas dans le projet de Mathieu de rejoindre ses parents au sein de leur agence Citroën. Mais son père avait développé la vente de véhicules d’occasion et la question finit par se poser sérieusement au cours de l’été 2009. Mathieu entre finalement au garage Simonneau en septembre de la même année pour développer le commerce des véhicules neufs et d’occasion en coordination avec un agent commercial de la concession Citroën. Son père est aussi entre-temps devenu Point-Relais 2 CV-MCC et notre ami découvre dès lors ce que peut être l’univers de la 2 CV et de la Méhari. En 2012, l’atelier est agrandi de 125 m2 grâce à la construction d’une nouvelle travée de cinq mètres de large. Cela permet de développer l’activité restauration. Avec une réelle passion, Mathieu apprend aussi la mécanique sur le tas. En fait, la transition avec son père se fait de façon progressive en l’espace de dix ans. En 2015 ils s’associent puis il lui rachète ses parts en 2019 lorsqu’il prend sa retraite. Entre 2000 et 2019, le garage Simonneau a restauré un peu plus d’une cinquantaine de 2 CV et de Méhari. C’est aussi en 2019 que Laura, la sœur de Mathieu qui était jusqu’alors infirmière, prend la succession de leur mère pour toute la partie secrétariat et administratif.

Mais, très vite, Mathieu n’a plus le temps de s’occuper des activités commerciales. Il fait alors appel à Pascal Pélerin et sa société Protecticar spécialisée dans les voitures iconiques et hors du temps telles que Mini, Chevrolet Corvette, Mercedes 300 SL, Renault 21 Turbo et Ford Escort RS 1600 I. Aussi, le garage Simonneau est devenu en avril 2022 distributeur de la marque française Secma qui construit des petites voitures de loisirs découvrables à vocation sportives équipées de moteurs Renault et PSA.

Aujourd’hui, le bâtiment du garage Simonneau totalise quelque 475 m2 couverts dont 385 pour l’atelier. Le reste étant dévolu à un hall d’exposition d’une capacité de trois voitures et aux locaux administratif constitués de trois bureaux. A l’extérieur, il dispose de 3 700 m2 pour le parking clients, la présentation des véhicules d’occasion, et comporte une zone pour les déchets et les véhicules en fin de vie en attente de recyclage. Mathieu a cependant des projets d’agrandissement. La mairie de Talmont-Saint-Hilaire lui a proposé de reprendre un terrain mitoyen de 2 500 m2 qui lui permettrait d’étendre ses parkings, mais aussi de rajouter une nouvelle travée à son bâtiment pour l’atelier. Actuellement, celui-ci dispose de neuf postes de travail avec six ponts, soit un pont à quatre colonnes, trois ponts ciseaux et deux ponts à deux colonnes dont un de 5,5 tonnes de capacité pour les utilitaires et les camping-cars. Il y a aussi trois postes supplémentaires pour la mécanique. L’équipe est constituée de trois mécaniciens à temps complet, Dominique Pénard, Jérôme Imbert et Alan Gilbert, de deux apprentis Tylan Chauvin et Charles-Henri Le Mounier ainsi que de Pascal Pélerin de Protecticar.

Avec ce dernier, Mathieu a créé Les Samedis de L’Occasion. Tous les premiers samedis de chaque mois, le parking du garage est ouvert de 9 h à 13 h aux particuliers qui souhaitent vendre leur voiture. Ceux-ci sont conseillés par le garage et les voitures peuvent être mises sur les ponts pour un examen plus complet. Tout est entièrement gratuit. Aussi, le samedi 5 novembre 2022, ils ont organisé une autre manifestation baptisée L’Appel des Passionnés en partenariat avec un fournisseur d’outillage, un préparateur esthétique et un carrossier spécialisé dans la personnalisation automobile. L’objectif était d’inviter les passionnés à venir exposer leurs voitures. Une soixantaine d’entre eux et pas moins de 700 visiteurs ont en fait répondu présent  ! Devant le succès de la formule, ils ont désormais décidé de coupler les deux rendez-vous tous les premiers samedis de chaque mois. Cette opération permet à Mathieu de partager sa passion de l’automobile tout en s’imposant comme une entreprise dynamique et incontournable.

Aujourd’hui son garage a abandonné le panneau Citroën pour rejoindre le réseau AD. Il vend tous les ans quelque 120 véhicules d’occasion et une cinquantaine de véhicules neufs. Talmont-Saint-Hilaire est une commune en plein essor depuis quelques années, et Mathieu ne perd pas de vue que, d’ici deux à trois ans, elle devrait passer le cap de 10 000 habitants.

INTERVIEW EXPRESSE

Trois questions à Mathieu Simonneau

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2  CV et dans la Méhari ?
– « En tant que mécanicien, je suis avant tout sensible à l’accessibilité qu’offre la 2 CV et tout particulièrement en ce qui concerne son entretien. On a l’impression que tout vous tombe sous la main. Une fois que l’on a déposé les deux ailes avant et le capot, rien n’est inatteignable. Et puis pas besoin de déposer tel ou tel élément pour en déposer ou en réparer un autre. J’apprécie aussi beaucoup son grand potentiel de personnalisation. La 2 CV est vraiment une voiture sur mesure qui s’accorde, si on le souhaite, à ses goûts et à ses besoins. D’ailleurs, c’est ce qui en fait voiture finalement très ludique. Sa mécanique, n’est constituée que de l’essentiel, de la base. Rien n’est compliqué. Si l’on tombe en panne, tout est simple. En fait, c’est une voiture qui a été conçue pour être accessible dans tous les sens du terme. J’adore aussi le style de la 2 CV tout comme l’aspect pratique de la Méhari. La Méhari, que j’aime aussi beaucoup, est différente. Elle a cette double personnalité de voiture de loisir et de voiture à tout faire au quotidien. On peut tout aussi bien y mettre une planche de surf pour aller à la plage, faire ses courses ou y transporter des parpaings et un sac de ciment. Le contact avec les propriétaires de 2 CV est particulier. Ce sont de véritables passionnés. Pour la Méhari, le profil est un peu différent. Chez les deux il y a une très forte notion de plaisir, mais je dirais que je ressens généralement plus de passion pour la 2 CV. Pour la Méhari, ici au bord de l’océan atlantique, il y a un petit côté mode, un petit côté ostentatoire alors qu’avec sa 2 CV, le Deuchiste se moque bien qu’elle soit à la mode ou non. La 2 CV est, je pense, plus intemporelle. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Mon cœur de Citroëniste balance entre les deux. Comme je vous l’ai dit, j’adore la Méhari, j’adore son côté pratique. J’ai la chance d’être père de famille et j’emmène dès que possible mes filles faire un tour en Méhari. Elles préfèrent de loin la Méhari pour aller à l’école. Rouler les cheveux au vent est un vrai plaisir pour elles tout comme pour moi  ! Si je devais aujourd’hui m’offrir une 2 CV, je pense que je choisirais une 2 CV France 3. Son concept maritime qui évoque la navigation de plaisance en bateau à voiles me plaît beaucoup. C’est un argument auquel je ne suis pas insensible. Et puis c’est à la fois un modèle peu courant et une 2 CV 6 de dernière génération avec freins avant à disque. C’est parfait pour circuler dans la circulation actuelle. Par ailleurs, je possède une belle 2 CV AZLP depuis un peu plus de six ans qui est habillée avec quelques éléments de 2 CV AZAM. Elle est en quelque sorte un peu l’enseigne, la mascotte du garage. Je la mets souvent en exposition. Nous lui avons fait une décoration publicitaire comme le faisaient autrefois les garagistes avec leurs voitures de service. Sur les côtés, il y a les coordonnées, et à l’arrière nous avons rajouté une pointe d’humour avec la mention « véhicule d’intervention rapide ». Le côté rétro et humour fait beaucoup sourire les passants et les automobilistes. Pour rester chez Citroën, j’aime aussi beaucoup la Saxo VTS. J’en ai acheté une en 2004 qui était préparée pour la compétition. A son volant, jusqu’en 2008, j’ai régulièrement fait de la course de côte. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Mon meilleur souvenir de petite Citroën, c’est en Méhari  ! Lorsque j’étais plus jeune, j’empruntais souvent des Méhari que mon père avait restaurées pour les revendre. Je roulais un peu avec pendant les vacances et j’allais à la plage. J’y allais avec des amis qui avaient pour certains déjà leur voiture et bien souvent des voitures un peu sportives. Mais ceux qui n’en avaient pas encore, voulaient quasiment tous monter avec moi préférant rouler dans cette Citroën qui ressemble tant à un gros jouet. Avec, je faisais toujours mon petit effet ! Déjà la Méhari avait un très grand succès. D’ailleurs, dans la circulation, elle ne passait jamais inaperçue. En fait, elle a toujours eu une popularité exceptionnelle. Aujourd’hui, je vais toujours à la plage en Méhari avec ma petite famille, et le plaisir est toujours le même quelles que soient les générations  ! »

Garage Simonneau
615, avenue des Sables
85440 TALMONT-SAINT-HILAIRE
Tél. : 02 51 90 60 21
Mail  : gge.simonneau@orange.fr
Facebook  : Garage Simonneau Talmont
Site  : www.garagesimonneautalmont.com

 

Garage Faure Auto a ALLEX, une passion pour la mEcanique placEe sous le signe des deux chevrons

2CV-MCC | 14 décembre 2022

Dans la famille Faure, la réparation automobile était loin d’être une tradition familiale. Le père d’Hugues Faure était cheminot. Et, bien qu’il roulait au quotidien en Ami 6 Berline qui lui donnait toute satisfaction, il n’avait pas d’attrait particulier pour la marque aux deux chevrons, ni aucune passion pour la mécanique.

En fait, Hugues Faure vient à la mécanique à l’âge où l’on commence à avoir des vélomoteurs et où l’on en fait l’entretien et les interventions mécaniques soi-même. C’est ainsi que, de fil en aiguille, il obtient un CAP de mécanique au Collège d’Enseignement technique de Saint-Vallier dans la Drôme. Ensuite, il décide d’aller à Lyon se perfectionner dans le domaine des pompes à injection de moteurs Diesel. Là, il obtient en 1968 un CAP de mécanicien poids lourds. Au début des Années soixante-dix, il se retrouve sur le marché du travail. Pour son premier emploi, il entre au garage Renault local, à Saulce, où pendant toute la saison estivale il intervient sur toutes sortes de voitures. Pour la première fois il travaille sur une 2 CV… L’expérience est à tout jamais ancrée dans sa mémoire. Le patron ressoudait un plancher et lui avait dit, en cas de départ de feu, de l’éteindre toute de suite avec un seau d’eau prévu à cet effet. Aux premières flammes Hugues a pris le premier seau qui s’est présenté, mais celui-ci était rempli d’essence ! Dans l’affolement, il ne s’en était pas rendu compte. La voiture s’est mise à flamber et lui avec car il s’était aussi aspergé. Mais, heureusement, une fois l’effet de surprise passé, tout a été éteint en quelques secondes. Il n’y a eu ni blessé ni dégâts, juste une grosse frayeur…

A la fin de l’été, il entre chez Peugeot à Valence, mais il y est considéré comme un jeune en cours de formation alors qu’il est déjà diplômé. Et comme le salaire n’était du tout pas en rapport avec son niveau de qualification, il rejoint alors la fameuse concession Citroën Minodier. Là, en cette première moitié des Années soixante-dix, c’est la grande époque des 2 CV 4 et 2 CV 6, des Dyane 4 et Dyane 6, de l’Ami 8 et Ami Super, de la GS, de la SM, de la CX, de la 2 CV AZU 250 et 2 CV AKS 400 ou encore du Type H. Et il y a encore beaucoup d’Ami 6 et de DS malgré la sortie de leurs remplaçantes respectives. Il travaille aussi régulièrement sur des M 35 et des GS Birotor équipées des fameux moteurs à piston rotatif. Hugues reste onze ans dans cette concession Citroën. Devenu réceptionnaire d’atelier, il souhaitait faire une formation pour se familiariser avec la CX sortie depuis quelques années afin de pouvoir en parler en connaissance de cause avec leurs propriétaires. Cette formation, pourtant promise, ne venant pas après plusieurs mois d’attente, il décide de donner sa démission au mois de novembre 1980 et de finalement s’installer à son compte à Allex. Là, il trouve un garage Renault à reprendre. Après deux ans d’exploitation en gérance, il le rachète et prend le panneau Citroën. Son équipe se compose alors d’un apprenti et d’un pré-apprenti. Datant des Années soixante, le garage est ancien, presque vétuste, et offre un confort de travail très rudimentaire. Sa situation dans le bourg, avec les nuisances que cela implique pour le voisinage, le condamne à terme. Aussi, étant devenu trop petit et ne permettant pas le développement de l’activité, en 2011, Hugues achète dans la zone artisanale située à l’ouest d’Allex les locaux d’une usine de sous-traitance de microprocesseurs construite au cours des Années quatre-vingt-dix. Aujourd’hui, son garage occupe une surface totale de 1 800 m2 dont 400 couverts. Il est devenu Point Relais 2CV-MCC en 2010, peu de temps avant son déménagement. Il connaissait bien nos produits et était déjà un client très régulier bien que l’activité des petites Citroën ait toujours été pour lui saisonnière. Entretenant de très bonnes relations avec le 2 CV Club du Dauphiné-Vivarais de Beaumont-Les-Valence, ses membres viennent régulièrement le voir pour les grosses réparations et les opérations mécaniques qu’ils ne peuvent ou ne savent pas faire eux-mêmes.

Le garage Faure dispose actuellement de cinq postes mécaniques, avec quatre ponts (un quatre colonnes, un deux colonnes, un pont ciseaux, un petit Unic mobile), et trois postes carrosserie plus une cabine de peinture. L’équipe est composée de Nicolas Martin, mécanicien, d’Alessandro Chasson, apprenti mécanicien, de David Faure, le fils d’Hugues qui est en charge de la carrosserie la tôlerie et la peinture et titulaire d’un bac professionnel obtenu à Orange, et d’Emma Dieunon apprentie en carrosserie. C’est Hugues qui a lui-même formé son fils à la carrosserie et à la peinture. Bien qu’à la retraite depuis quelque temps, Hugues est aujourd’hui toujours en activité aux côtés de son fils à qui il a transmis la gérance du garage. Il ne devrait se charger désormais que de ce qui lui fait plaisir, mais il reste impliqué à 300 pour 100 dans le garage avec la gestion, l’accueil, etc. Il n’a pas le temps de se consacrer aux automobiles de collection comme il le voudrait. Cependant, il a décidé qu’à partir de janvier 2023, il n’officierait plus que dans l’atelier et laisserait de plus en plus de responsabilités à son fils. Le temps est désormais venu pour lui de pleinement profiter de sa passion !

Trois questions à Hugues Faure
Interview expresse :

● Qu’est-ce qui vous plaît avant tout dans la 2 CV et dans la Méhari ?
– « En tant que mécanicien, la première chose que j’apprécie avant tout, c’est la facilité et simplicité de réparation de ces voitures, surtout en ce qui concerne la 2 CV. Avec elle, tout est accessible et se démonte rapidement. Une fois le capot et les deux ailes déposés, on est tout de suite à pied d’œuvre. Les personnes qui l’ont conçue ont fait preuve d’une intelligence hors du commun. Aucune voiture n’offre une telle accessibilité ! Et puis elle a cette fameuse suspension. On n’a jamais rien vu d’équivalent. Rien de tel n’existe à côté. Renault a bien essayé de faire quelque chose avec sa R 4, mais cela n’a rien à voir. En matière de liaisons au sol, cette voiture s’inspire en fait de la Traction et de ses suspensions à barres de torsion. Une voiture sortie presque trente ans plus tôt ! Et il en va de même pour la R 16. D’ailleurs, je l’ai vu de mes propres yeux quand je travaillais chez Renault. Sur les premières R 16, au niveau de l’essieu arrière, il y avait dans la carrosserie des logements pour deux sphères de suspension. Elle avait été prévue pour recevoir un essieu arrière avec une suspension hydropneumatique qui n’est jamais sortie. »

● Quel est votre modèle préféré ?
– « Dans les bicylindres, ce n’est certainement pas l’Ami 8 que je n’aime pas trop. J’aime bien la Méhari mais, aujourd’hui, j’aimerais bien avoir une Ami 6 Berline. J’aime beaucoup cette voiture que j’ai bien connue pendant mon enfance. Elle est elle aussi une authentique Citroën car elle est vraiment atypique par sa ligne et son design. Tout le dessin de son intérieur est très inspiré. Les poignées, le volant, la sellerie et le tableau de bord ont fait l’objet de recherches stylistiques. C’est évident. On est vraiment à l’opposé de la 2 CV où l’esthétique a été totalement mise de côté. Seuls comptaient, le prix de revient, l’aspect pratique, la fiabilité et le poids. A l’époque, l’Ami 6 est une petite berline à la portée des gens modestes mais, contrairement à ses concurrentes d’alors, elle offre un confort et un raffinement haut de gamme. A ce niveau, il y a vraiment eu de la recherche dans cette voiture. Personnellement, ma préférence va aux tout premiers modèles, ceux équipés de la première version du moteur de 602 cm3. Avec le moteur de 35 ch qui apparaît en mai 1968, les choses se compliquent, je trouve que l’Ami 6 perd en fait beaucoup de la simplicité de ses débuts. »

● Quel est votre meilleur souvenir de petite Citroën ?
– « Au début, lorsque je travaillais chez Minodier, je nettoyais le moteur d’une 2 CV Camionnette. Nous faisions cela avec un produit très inflammable que l’on pulvérisait et l’on mettait des protections en plastique sur les tambours de frein. Bien sûr, il fallait débrancher la batterie, mais, pour gagner du temps, je ne l’avais pas fait. Et, bien sûr, j’ai fait un court circuit… Tout s’est enflammé y compris les protections en plastique ! Je suis sorti de l’atelier en criant au feu ! Ce jour-là, il avait avec un monsieur qui venait récupérer nos huiles de vidange. Il a sorti de son camion un gros extincteur et a tout éteint en quelques secondes. Il riait alors que moi j’avais eu peur pour la voiture et je craignais pour ma place… Je lui ai demandé de ne rien dire à mon chef, mais il a été mis au courant alors que je tremblais encore sous le coup de l’émotion. Pour ne rien vous cacher, cette mésaventure le faisait alors beaucoup rire. Au-delà de cet incident, mon sauveur du jour qui s’appelait Edward Renaud, est dès lors devenu un de mes meilleurs amis. Propriétaire de la fameuse entreprise de déconstruction automobile GPA installée à Livron en bord de Nationale 7, juste à côté d’Allex, nous ne nous sommes plus quittés. Aujourd’hui, je suis toujours très ami avec sa famille. C’est une des plus belles rencontres de ma vie ! »

Garage Faure Auto
ZA Allée Charponnet
Route de Livron
26 400 ALLEX
Tél. : 04 75 62 62 39
Mail : sarlfaureauto@orange.fr

 

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