La passion et la profession sans fausse note au Garage Collector
2CV-MCC | 17 juin 2019Tout destinait Yannick Lionnais à une carrière de musicien, mais la passion de l’automobile a finalement décidé pour lui. Parfois l’environnement familial est plus fort que tout. Inconsciemment, il influe sur votre vie et la voie que vous suivez finalement. Yannick en sait quelque chose, et ne vous dira pas le contraire !
Avant qu’il ouvre le Garage Collector à Mezzavia dans les faubourgs d’Ajaccio, le parcours de Yannick Lionnais est pour le moins atypique. Passionné d’automobiles depuis son plus jeune âge, la voiture de sport a toujours fait partie de son quotidien. Il a par exemple déjà suivi quelque 36 éditions du Tour de Corse et pas moins d’une quinzaine de Rallye de Monte Carlo ! Il est vrai que Yannick a été à bonne école. Tout d’abord avec son père Patrick, grand amateur d’automobiles, et tout particulièrement de BMW, mais aussi avec son oncle Joseph Giacomoni qui courait en rallye sur Renault 5 Alpine. Tout cela laisse forcément des traces lorsque l’on baigne dans un tel univers depuis son enfance. D’ailleurs, ses parents pensaient qu’avec le temps, cette passion lui passerait mais, au contraire, celle-ci n’a fait que se renforcer… Cependant, Yannick est loin d’être un monomaniaque et suit un parcours qui ne les destine pas vraiment à devenir un professionnel de l’automobile. En effet, il est aussi un musicien de talent et, après avoir obtenu un baccalauréat ES, il suit des études pour devenir professeur de piano. En parallèle, il est aussi un sportif de haut niveau et joue au football en CFA. La passion de l’automobile ne le quitte pas pour autant. A l’époque, il roule par exemple en Subaru Impreza…
Mais, enseigner le piano à des enfants qui, poussés par leurs parents, suivent les cours sans aucune passion, ne l’intéresse finalement pas du tout. Au bout d’un an, il réalise des concerts-performances avec Morio Matsui, un artiste-peintre japonais de renom international installé en Corse. Pendant cette période, l’automobile occupe une place de plus en plus grande dans sa vie, et il s’achète ainsi quelques Renault 5 Turbo, une Lancia Delta, une BMW M 3 E 30, des Mini, une Cox, un Combi ainsi que quelques 2 CV et une Méhari. Avec son père, il les révise, les répare et les restaure. Pour assouvir leur passion, ils s’installent d’ailleurs dans un grand local situé à côté d’une carrosserie. En 2016, ils franchissent le pas et créent une société destinée à l’achat et à la vente de voitures. Puis, le voisin carrossier partant à la retraite leur propose de racheter ses locaux. Tout s’enchaîne alors et ils décident de monter un véritable atelier de restauration. C’est ainsi que Garage Collector ouvre ses portes il y a à peine un an au milieu de l’année 2018 ! Aujourd’hui, celui-ci dispose d’une surface totale de 1 000 m2 dont 350 sont consacrés à la mécanique avec deux ponts, un à deux colonnes et à un à quatre colonnes. Il y a aussi deux cabines de peinture, un marbre et six postes de carrosserie. L’effectif est aujourd’hui de sept personnes et le travail ne manque pas car, en plus des 2 CV et des Méhari, Garage Collector intervient sur toutes sortes de voitures anciennes et sportives. Les chantiers s’accumulant, tout est déjà plein pour les 12 mois à venir ! Devenu Point Relais 2CV-MCC au printemps 2018, Yannick passe aujourd’hui un minimum de dix à douze commandes par mois. Faisant de la location de Petites Citroën à la belle saison, il souhaite aussi pouvoir distribuer Eden dans laquelle il croit beaucoup et voudrait réellement s’investir. D’ailleurs, il compte maintenant agrandir ses locaux en construisant un showroom de 300 m2 en façade avec une déco vintage et dans lequel il voudrait justement faire bonne place à notre Méhari électrique 100 % plaisir.
Trois questions à Yannick Lionnais : Interview expresse
– Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « La 2 CV à proprement parler ? Cela fait une quinzaine d’années qu’elle fait partie de mon quotidien. En fait, je l’ai véritablement découverte grâce à mon père qui en a acheté une pour son anniversaire de mariage. C’est une 2 CV 6 de 1981 repeinte en Bleu Thasos que nous avons entièrement refaite avec un de mes amis. Il l’avait trouvée dans un village où elle servait encore tous les jours. Cette 2 CV que nous avons toujours, a été le début de tout pour moi ! C’est à elle que je dois aujourd’hui toute ma passion pour la petite Citroën et qui a fait que nous nous sommes mis à les collectionner. Nous possédons quand même une quinzaine de 2 CV dont une Dolly, une Charleston Bordeaux et une Charleston grise, une 2 CV AZLP de 1959, une 2 CV Camionnette de 1962, une 2 CV 007 et quatre Méhari. Et je dois avouer que si j’avais par exemple l’occasion d’acheter une authentique 2 CV Charleston jaune, je me laisserais bien tenter. Avec les deux autres, elle ferait un bel ensemble. Une collection on sait toujours quand on commence, mais on ne sait jamais quand on termine… »
– Quel est votre modèle préféré ?
– « Je suis bien tenté de vous dire que ma 2 CV préférée est ma 2 CV AZLP de 1959. C’est vrai que, pour moi, avec son capot à petites nervures, elle est de loin la plus belle. Bien sûr, ce n’est pas celle pour qui c’est le plus facile pour trouver des pièces détachées, mais elle est particulièrement attachante. C’est la 2 CV des origines. Elle n’a que quatre glaces. Elle possède encore les fameux essuie-glaces mécaniques avec le petit compteur et les portières avant qui s’ouvrent à l’envers. En même temps, elle symbolise la fin d’une époque car elle a déjà les petites roues de 380 qui seront conservées jusqu’à la fin de la production en 1990. Et puis, l’année suivante, 1960, voit apparaître le nouveau capot. C’est en quelque sorte un modèle-charnière dans l’histoire de la 2 CV. Maintenant, je ne vous cache pas que j’ai aussi un petit faible pour la 2 CV 007. Sur les 500 exemplaires produits, la nôtre est certainement la seule survivante en Corse, et elle a été parfaitement authentifiée par le Conservatoire Citroën ! »
– Quel est votre meilleur souvenir en Petite Citroën ?
– « Il y a à peu près quarante ans, mon père roulait en Méhari jaune avec bâche noire. Je n’oublierai jamais. Il l’avait d’ailleurs trouvée à vendre sur le bord de la route pas loin de Cassis et elle avait été refaite par le garage Marquès… Elle m’a laissé des souvenirs inoubliables. Par exemple, avec elle, nous allions nous promener mes parents, moi et notre chien sur les petites routes et les petits chemins de l’arrière-pays corse. C’était un modèle à deux places et je montais dans la petite benne de l’espace arrière. On l’utilisait pour tout. Avec, nous allions aussi en ville pour faire les courses. Et puis c’est la première voiture que j’ai conduite. Plus d’une fois mes parents m’ont pris sur leurs genoux et me laissaient tenir son volant. Bien sûr, nous ne faisions pas cela en pleine circulation mais en rase campagne dans un endroit désert que nous connaissions. En fait, la première petite Citroën que j’ai conduite tout seul en tant qu’adulte, ça a été la 2 CV 6 de mon père. Ça devait être vers 2004. Ça aussi je m’en souviens encore comme si c’était hier ! »
Garage Collector
Yannick et Sophie Lionnais
Lieu-dit Jacuminu
Route de Calvi
20167 Mezzavia – Ajaccio
Tél. : 04 95 73 04 96
Mail : atelier@garagecollector.fr
Site : www.garagecollector.fr (en cours de construction)
Dès ses premiers jours, l’existence de Thierry Bravet est placée sous le signe de la petite Citroën puisque c’est à bord de la 2 CV de son père qu’il quitte la maternité. La première 2 CV que Thierry connaît est une 2 CV AZLP de 1960 avec moteur de 425 cm3 et capot à petites nervures. Son père est alors représentant médical dont l’employeur lui fournit une petite Citroën neuve tous les deux ans comme voiture de fonction. Cette 2 CV est aussi la voiture de la famille pendant les week-ends et les grandes vacances.

Au total, Thierry et son équipe disposent de 400 m2 en extérieur plus 100 m2 d’atelier et 80 m2 de local bureau. Point-Relais depuis 2012, L’Atelier de La 2 CV dispose d’un important stock de pièces neuves achetées auprès du 2CV Méhari Club
Pour André Vallot, la petite Citroën a toujours fait partie de son univers. Lorsqu’il naît en 1967, ses parents roulent au quotidien dans une peu courante 2 CV à capote longue, une 2 CV AZL de 1958. Outre quelques photographies, il n’en garde cependant aucun souvenir car cette 2 CV a été revendue alors qu’il avait seulement 18 mois… De 1973 à 1987, ses parents possèdent trois 2 CV 6 successives. Ceux-ci passent ensuite à la GS avant de changer de marque. Mais André a contracté le virus. En 1985, il obtient son permis de conduire et s’offre une 2 CV Spécial 435 cm3 de couleur Jaune Cédrat. Malheureusement, en 1987, son châssis lâche en plein virage et elle finit sa course contre un mur…





En 1900, Joseph Gavard, l’arrière-grand-père de Laurent, crée son garage à Viuz-en-Sallaz, une petite ville de Haute-Savoie située à une vingtaine de kilomètres d’Annemasse. Pour lui, il n’est pas encore question d’automobiles, mais plus simplement de motos et de vélos dont il assure la vente, l’entretien et la réparation. Agent pour la marque Terrot, il travaille aussi pour des constructeurs installés en Suisse toute proche. En 1922, il franchit le pas et lie le sort de son garage à celui du tout jeune constructeur automobile de Javel. Il devient l’un des tout premiers stockistes Citroën de la région (équivalent de sous-agent aujourd’hui). Petit à petit, l’affaire familiale prend de l’ampleur. Elle devient agent Citroën dans les Années trente, statut qu’elle possède toujours aujourd’hui. A l’arrière-grand-père succèdent ses deux fils, Alexis et Louis, le grand-père de Laurent.
En 1972, Pierre Gavard, le père de Laurent, reprend seul l’affaire familiale. Né quatre ans plus tard, Laurent grandit donc au milieu des voitures et dans le culte de la marque aux deux chevrons. Sa voie est toute tracée et, après un BEP de mécanique automobile, il obtient un baccalauréat professionnel qu’il complète avec un brevet professionnel d’électricien automobile. Pendant un an, il fait ensuite une formation complémentaire de carrossier. De 1992 à 1998, il effectue son apprentissage à la concession Peugeot d’Annemasse. Après un service militaire particulièrement court, puisque de deux mois seulement, il intègre l’entreprise familiale où il débute comme simple ouvrier mécanicien multitâches. Là, il intervient sur des voitures de toutes marques. Mais, très vite, sa préférence va aux Peugeot et aux Citroën qu’il connaît le mieux. Aussi, il est plus à l’aise avec l’électricité automobile qu’avec la « grosse mécanique ». Il épaule de plus en plus son père au fil des ans et la transmission se fait en douceur et dans la continuité. Même si celui-ci a officiellement pris sa retraite en 2008, il ne peut s’empêcher, dix ans après, de toujours venir voir ce qui se passe dans l’atelier.



Lorsque l’on demande à Patrick Petit d’où lui vient sa vocation pour la mécanique, il répond qu’il ne s’agit pas d’un héritage familial, mais que c’est avant tout pour lui une passion qu’il cultive depuis de très longues années. En revanche, il reconnaît volontiers qu’il tient son goût pour la voiture ancienne de ses deux grands-pères puisque l’un travaillait chez Citroën et l’autre chez Simca. On ne saurait en effet être à meilleure école…





Pour Guy Bonnisseau, la mécanique n’a rien d’une tradition familiale et ce n’est ni son père ni son grand-père qui lui ont donné cette passion. Tout commence en fait en 1965 lorsqu’il rentre en apprentissage au garage Michel Durand, agent Citroën à Briare-Le-Canal dans le Loiret. Guy a alors quinze ans et le garage Durand était le plus proche de chez lui. C’est donc par hasard qu’il découvre l’univers des Citroën. A l’époque, c’est l’âge d’or de la DS, de la 2 CV et du Type H. La Dyane et la Méhari ne vont, quant à elles, pas tarder à sortir. Eté comme hiver, Guy vient travailler tous les jours en bicyclette puis en vélomoteur. Bien sûr, il n’est pas question de compter ses heures. Parfois, il en fait jusqu’à une cinquantaine par semaine… Il y reste jusqu’à l’obtention de son CAP de carrossier en 1968. Puis Guy trouve une place de peintre à la carrosserie Thioux à Gien.




Au fil des ans, il passe deux CAP de mécanicien, essence et Diesel, plus une mention d’électricien automobile puis devient chef d’atelier. En 1996 Gérard s’installe à son compte avec son épouse Nathalie sous la bannière du réseau AD. Ils achètent pour cela un petit garage de 200 m2 à Oudon qui était fermé depuis un an et demi. Situé dans le centre du bourg, le bâtiment date des années trente. Il possède toujours sa piste de station-service avec, sur la façade, deux niches qui accueillait autrefois les pompes. A l’intérieur, il y a même encore un pont en ciment… Gérard débute son activité seul à l’atelier. Au bout d’un an, il prend un apprenti puis un ouvrier quatre ans plus tard.


