ENTRETIEN DES CARBURATEURS 2CV, MEHARI, DYANE
2CV-MCC | 17 mars 2017Le carburateur est un dispositif qui, en associant de l’essence et de l’air, produit le mélange gazeux fourni au moteur et permet son fonctionnement. La moindre perturbation de l’équilibre du dosage entre ces deux éléments entraîne donc son dysfonctionnement et interfère de façon plus ou moins importante sur la bonne marche du moteur.
1. L’alimentation en essence.
Elle peut tout d’abord être perturbée par l’obstruction d’un gicleur. Pour y remédier, il faut identifier le gicleur incriminé, le déposer et le nettoyer impérativement à l’air comprimé. Celui-ci étant calibré avec une précision d’usinage extrêmement fine, il est évidemment hors de question d’envisager de le déboucher avec une aiguille ou tout autre chose au risque de fausser son calibrage. La valeur de ce dernier est d’ailleurs inscrite dessus.
Un dysfonctionnement du pointeau entraîne une alimentation en essence trop abondante. Elle peut être provoquée par une usure. Le pointeau n’assure ainsi plus sa fonction. Tel un robinet, il ouvre et ferme l’arrivée d’essence dans le carburateur et maintient ainsi constamment le niveau du carburant dans la cuve de celui-ci. Un pointeau défectueux ne se répare pas. Il faut impérativement le remplacer par un neuf.
Cependant, le flotteur qui commande l’ouverture et la fermeture du pointeau en fonction du niveau de la cuve, peut aussi être incriminé. Soit parce qu’il est percé, se remplit d’essence et ne flotte plus comme il devrait dans la cuve, soit parce que son levier en laiton est faussé. Dans le premier cas, il faut le remplacer par un neuf. Un flotteur possède un poids précis, qui est lui aussi inscrit dessus. Toute réparation modifierait ce poids donc l’ouverture et la fermeture du pointeau et la valeur du niveau de cuve. Dans le second cas il faut redresser dans un sens ou dans l’autre le levier. Pour cela il existe des calibres très précis qui permettent d’appliquer les valeurs de réglage préconisées. Il est parfois possible de procéder à ce réglage en se passant de calibre, mais il faut alors connaître la bonne valeur à appliquer. Cette opération, si elle permet de régler le niveau de cuve selon les prescriptions du constructeur, est malgré tout assez délicate à réaliser par un novice, et si vous ne vous sentez pas à la hauteur, n’hésitez pas à la confier à un professionnel de la carburation.
Sur les carburateurs qui en sont équipés, la pompe de reprise peut aussi être une source de panne. Tout d’abord, si sa membrane est défectueuse, il faut alors s’en procurer une neuve du modèle correspondant et la remplacer. L’opération n’est pas très compliquée ! Ensuite, l’axe de son levier peut être grippé et empêcher son bon fonctionnement. Il faut alors s’assurer à la main que le levier peut pivoter et qu’il va bien au bout de sa course. Un peu de dégrippant suffit généralement à lui rendre toute sa latitude. Si vous déposez le filtre à air, vous verrez alors le petit jet d’essence se produire dans le carburateur. Ensuite, pour éviter que le phénomène ne se reproduise, avec la jauge du moteur, il suffit, par exemple à chaque vidange, de déposer une ou deux gouttes d’huile au niveau du palier de l’axe pour bien le lubrifier.
2. L’alimentation en air.
Une cartouche de filtre à air trop sale empêchera, surtout à l’accélération, le carburateur de recevoir la quantité d’air alors nécessaire. Cela influera négativement sur la performance du moteur et sur la consommation d’essence. La solution consiste à nettoyer la cartouche filtrante, si cela est possible, ou à la remplacer par une neuve. La durée de vie de cet élément n’est pas éternelle. Une cartouche neuve sera toujours plus performante qu’une cartouche parfaitement propre qui a déjà plusieurs années d’utilisation !
L’on peut aussi avoir trop d’air qui rentre dans le carburateur. Ce problème peut tout d’abord être le fait d’un défaut d’étanchéité. Celui-ci est le plus souvent provoqué par la défaillance d’un joint. Il ne faut pas oublier, par exemple, que le joint en papier qui se trouve entre la cuve et le couvercle est censé ne servir qu’une fois et donc être remplacé par un neuf à chaque dépose du couvercle. Le plan de joint, tant sur la cuve que sur le couvercle, doit être irréprochable, soit parfaitement propre et d’une planéité parfaite. Si nécessaire, il ne faut pas hésiter à le faire rectifier chez un professionnel du reconditionnement des carburateurs. Mais le carburateur dispose d’autres joints comme par exemple au niveau d’un gicleur ou de l’axe du papillon. Il ne faut pas les oublier !
Une usure du carburateur peut aussi provoquer une entrée d’air parasite. L’axe du papillon, à force de pivoter sur lui-même à chaque accélération-décélération, finit au fil des ans par user le corps du carburateur en ovalisant son palier. Il prend alors un jeu qui peut parfois être très important, de l’ordre d’un millimètre voire plus. Pour éliminer l’entrée d’air, le remède consiste là, comme pour un cylindre, à faire réaléser le palier de l’axe. Soit on monte alors un axe en côte réparation, cela existe, soit l’on monte des bagues spéciales usinées dans un acier résistant à l’usure avec un axe neuf à la côte correspondante. Une fois de plus, ce travail de précision est à confier à un spécialiste.
Enfin, si votre carburateur fonctionne mal, documentez-vous et commencez par vérifier si les valeurs de ses différents gicleurs et de son flotteur correspondent à votre Petite Citroën et à son modèle de moteur. Si tout est bon, un nettoyage à la cuve à ultra-sons, de préférence, et /ou un simple réglage peuvent suffire à rendre à votre carburateur son fonctionnement normal.