Garage Philippo, en plein cœur de la Bretagne
2CV-MCC | 20 février 2017Né en 1971, Yann Philippo grandit dans la mécanique. Il passe toute son enfance entre le garage de son père, agent Citroën à Saint-Hervé (Côtes-d’Armor), et celui de ses deux oncles à Plémy où il va tous les ans en vacances.
Après son apprentissage à la Carrosserie Le Bot à Loudéac (22) et son service militaire à la base d’aéronautique navale de Landivisiau (29), Yann se fait embaucher aux établissements Zénith de Quimper, spécialisés dans la restauration de voitures anciennes. Là, il touche à tout de la Simca Aronde P 60 jusqu’aux Jaguar des années soixante. Licencié après le rachat de l’entreprise par BMW Brest, il rejoint ensuite la concession Renault de Rostronen. Il y reste jusqu’en 1994 lorsque le Garage Le Bihan de Mûr-de-Bretagne le contacte et l’embauche à son tour comme carrossier mais aussi comme peintre.
Quelques clients de ce garage sont passionnés de voitures sportives anciennes. Yann peut ainsi travailler sur des Alfa Roméo, des Alpine, des Simca 1000 et des Renault 8 Gordini. Voyant que la voiture de collection l’intéresse, son patron, Joseph Le Bihan, achète aux Domaines un lot d’une vingtaine de Méhari réformées pour les remettre en état et les revendre. Au printemps 2012, quand celui-ci décide de prendre sa retraite, il propose à ses employés, Yann et son collègue André Brélivet, de reprendre son affaire. Yann est le seul à accepter de relever le défi, mais à condition qu’André, un Citroëniste passionné surnommé « André Citroën », continue à assurer la partie mécanique. Une fois l’affaire conclue, Yann Philippo devient officiellement Point-Relais 2CV-MCC le 18 juillet 2012.
Aujourd’hui, l’activité de son Garage est consacrée à la vente de voitures d’occasion, à la réparation carrosserie et mécanique, à la restauration de voitures anciennes et à l’activité de station-service. Outre « André Citroën », Yann travaille avec son épouse Patricia et leur fils Steven. Les locaux totalisent un peu moins de 1 200 m2, l’atelier mécanique et l’atelier carrosserie faisant chacun 400 m2. Le premier comprend six ponts tandis que le second abrite trois autres ponts, une cabine de peinture, un laboratoire pour les mélanges, une cabine de sablage, une sableuse mobile, un marbre pour les voitures récentes et un marbre pour les voitures anciennes. Le hall de 300 m2 permet quant à lui d’exposer de 10 à 12 voitures en façade. Pour les Petites Citroën, deux à quatre commandes sont actuellement passées tous les mois à Cassis, sachant que Yann ne conserve en stock que les pièces nécessaires à l’entretien courant. Particulièrement actif dans le milieu des collectionneurs où il compte de nombreux clients et amis, il organisera une journée portes ouvertes avec exposition de voitures les 20 et 21 mai prochains.
Trois questions à Yann Philippo :
Interview expresse
– Depuis combien de temps êtes-vous dans la 2 CV ?
– « J’ai toujours été passionné par la 2 CV. Aujourd’hui, avec le recul des années, j’ai l’impression que cette voiture a toujours été autour de moi. Ma mère possédait une 2 CV 4 Rouge de Rio de 1974 avec laquelle elle m’emmenait à l’école. Par tous les temps, cette brave 2 CV faisait partie de mon univers quotidien deux fois par jour. Elle était comme une sorte d’amie et de grand jouet qui nous accompagnait et rythmait notre vie. Bizarrement, bien que mon père ait été agent Citroën, c’est la seule 2 CV que nous n’ayons jamais eue dans la famille. A mon plus grand regret, nous ne l’avons conservée que quatre ans… Sinon, bien sûr, il y avait régulièrement des 2 CV et des Modèles Dérivés au garage. C’était des voitures de clients. Au cours des années soixante-dix et quatre-vingts, c’était encore des voitures de tous les jours, et personne ne pensait à les collectionner, même si elles avaient déjà de nombreux inconditionnels ! »
– Quel est votre modèle préféré ?
– « Mon modèle préféré ? En fait, à vrai dire, je n’en ai pas vraiment. Comme je le dis souvent, j’aime toutes les 2 CV ! Depuis les premières à moteur de 375 cm3 jusqu’aux dernières 2 CV 6 de la fin des années quatre-vingts. Toutes présentent un véritable intérêt dès lors que l’on est passionné. Chaque année, chaque modèle possède ses spécificités qui font que l’histoire de la 2 CV n’est qu’une longue évolution de 1949 à 1990. Mais je reconnais bien volontiers que les 2 CV des années cinquante, avec leurs portières suicide et leur capot à petites nervures ont un charme tout particulier. Et si je me restaure une 2 CV AZLP de 1957 depuis quelques années, ce n’est finalement pas par hasard… »
– Quel est votre meilleur souvenir en Petite Citroën ?
– « Je ne sais pas si l’on peut parler de meilleur souvenir, mais c’est en tout cas celui qui m’a le plus marqué. Lorsque nous étions enfants, avec mes deux sœurs, Marie-Noëlle et Gwenaëlle, nous avions l’habitude de jouer dans la 2 CV 4 rouge de ma mère. Un jour, j’étais au volant et les clefs étaient dessus. J’avais réussi à mettre le contact et je l’avais démarrée en appuyant sur le petit contacteur au tableau de bord. Mais je ne savais pas comment faire pour l’éteindre. Alerté par le bruit du moteur, mon père est arrivé en courant et j’en ai “pris pour mon grade”. Mais, quelques années plus tard, alors que je n’avais pas encore le permis, c’est aussi lui qui me laissait conduire l’Ami Super Break du garage sur la petite route de campagne qui reliait notre maison à celle de ma grand-mère. Mon père était parfois dur, mais il était toujours juste ! »
Garage Philippo
Le Botrain
RN 164
22 530 Mûr-de-Bretagne
Tél. : 02 96 28 53 95
Mail : yann.philippo@orange.fr