Le Retrofit enfin légal en France ? On va y arriver !
2CV-MCC | 22 novembre 2019L’origine de notre projet Rétrofit remonte en fait au projet Eden dont l’idée de base était de conserver la Méhari d’origine à moindre coût, avec le plus possible de pièces existantes, tout en l’équipant d’un groupe mototracteur électrique de haute technologie. La notion de Rétrofit n’existait pas encore, mais nous en étions déjà parmi les pionniers !
On appelle Rétrofit, ou Rétrofit électrique, la transformation de véhicules thermiques, Diesel ou à essence, en véhicules électriques par des entreprises spécialisées. Le Rétrofit est une solution efficace et maîtrisée. Il permet de passer à la mobilité électrique sans changer de véhicule et en mettant en place une dynamique d’économie circulaire afin de ne pas détruire des véhicules en parfait état de rouler en les réhabilitant. Le Rétrofit concerne bien sûr les automobiles, mais aussi les autobus, motos, camions et bateaux de tous âges en leur offrant une nouvelle solution de mobilité propre.
La France à est la traîne dans ce domaine. D’autres pays ont déjà autorisé ce type de conversion. Aujourd’hui, ils sont plus de 22 à travers le monde, dont nos principaux voisins européens. L’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne, par exemple, autorisent et favorisent même ce type conversion. Ce n’est pas le cas en France où il est long et complexe de faire homologuer des véhicules ainsi transformés du fait d’une réglementation excessivement restrictive. Certains pays n’ont même pas besoin de réglementation tellement la législation est souple en matière de transformation automobile…
Au 2CV-MCC, nous sommes dans l’esprit kit de conversion, c’est notre objectif. Nous avons le retour d’expérience d’Eden. Notre kit est fiable et efficace, nous le savons. Et nous avons aussi le recul suffisant. Mais nous ne voulons pas repartir dans un schéma d’homologation laborieux et coûteux afin de pouvoir proposer quelque chose qui soit abordable. Nous avons donc milité en faveur du Rétrofit. Pour unir nos efforts à ceux d’autres de ses acteurs en France, nous avons participé à la création de l’association Aire. Celle-ci fédère ainsi toutes les bonnes volontés dans le but d’obtenir une réglementation permettant de développer cette activité. Nous nous sommes ainsi fait entendre et avons pu échanger avec le ministère de l’Ecologie. Ces démarches ont débouché sur la rédaction d’un arrêté qui nous évite maintenant d’avoir à passer par le Parlement. Les rédacteurs de cet arrêté se sont inspirés de ce qui existait en Italie. Il y a eu des réunions avec le ministère et le texte quasi définitif qui en a découlé, a ensuite été avalisé par services juridiques de l’Etat. Sous peu, il sera transmis aux autorités européennes pour sa validation conforme. Nous aurons alors un texte dont la publication au Journal Officiel est prévue dans le courant du premier trimestre 2020. Du point de vue législatif, le combat continue. Nous avons déjà fait la moitié du chemin !
Actuellement nous militons aussi dans le but d’obtenir un bonus écologique pour lequel nous sommes en cours de négociation. Sans ce bonus, la technologie du Rétrofit reste hors de portée d’un point de vue financier car le coût des batteries est toujours très élevé. Notre demande est fondée et n’a vraiment rien d’irréaliste. Nous sommes actuellement sur la base d’un bonus de 6 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique neuf. En 2019, il existe 35 000 000 de voitures en parc à convertir. Ce sont essentiellement des voitures des Années quatre-vingt-dix qui ont un impact environnemental fort. Notre but, en cas de multiplication des restrictions et de la mise en place de plus en plus de ZFE (zones à faibles émissions), est de leur permettre de continuer à circuler sans restrictions. C’est un enjeu d’avenir pour la société tant en matière de santé publique que du point de vue économique.
Aujourd’hui, nous avons une clientèle qui veut une voiture conforme à l’origine, mais notre devoir est aussi de réfléchir à l’avenir. Par ailleurs les jeunes sont maintenant plus dans l’usage que dans la possession. La 2 CV et la Méhari avec leur capital sympathie élevé les ont toujours attirés et cela reste vrai encore aujourd’hui. Cependant, leur conduite d’un autre âge, bien que pleine de charmes, offre une certaine complexité pour les néophytes. Pouvoir convertir la 2 CV et la Méhari, en les équipant d’une motorisation électrique offrant une utilisation extrêmement simple, serait une façon de les inscrire dans le futur. Cela leur permettrait de continuer à rouler sur les routes pour, au moins, les quarante prochaines années ! Evidemment, notre souhait est aussi de pouvoir respecter l’authenticité et la valeur patrimoniale qu’elles représentent. C’est pour cela que les kits de conversion que nous avons imaginés et conçus, sont parfaitement réversibles.